D’une année à l’autre, la Tunisie perd inexorablement son indépendance énergétique. Triste constat pour un pays dont le taux d’indépendance énergétique était proche des 100% jusqu’en 1965 et dont la balance énergétique, entre 1966 et 1993, était excédentaire… Aujourd’hui, nous sommes bien loin de tout cela.
Par Marwan Chahla
En 2018, le déficit énergétique de la Tunisie s’est situé à 52%, alors qu’il était de 49% en 2017.
Dans une déclaration à l’agence Tunis-Afrique Presse, le ministre de l’Industrie et des PME, Slim Feriani, a, une nouvelle fois, tiré la sonnette d’alarme: «Le déficit [énergétique] pourrait atteindre les 73%, en 2030, si les ressources restent stables, c’est-à-dire au niveau où elles sont actuellement, et que la demande continue d’augmenter», a-t-il averti, lors d’une workshop sur la réforme du secteur énergétique qui s’est tenue hier, lundi 21 octobre 2019, à Tunis.
Le déficit énergétique de la Tunisie continue de se creuser
L’urgence de la situation énergétique, selon le ministre, est de tout premier ordre et le besoin de solutions à cette crise est très pressant, car la réponse a trop tardé…
En effet, depuis 25 ans, la dépendance énergétique de la Tunisie s’est régulièrement aggravée, passant de 3% en 1995, à 10% en 2010 et 45% en 2015.
Selon des données récentes de l’Institut national de la statistique (INS), le déficit énergétique de la Tunisie a représenté 32,4% du déficit commercial global, en 2018, contre 28% en 2015 et 6% en 2010.
Face à cette grave conjoncture, la Tunisie a mobilisé plus de 2,7 milliards de dinars tunisiens pour soutenir le secteur énergétique, soit 7% du budget de l’Etat, afin de mettre en œuvre une véritable transition énergétique, à savoir toute une dynamique qui devrait allier le développement et la modernisation des systèmes institutionnels, juridiques et financiers opérant dans le secteur.
Le déficit énergétique aggrave le déficit de la balance commerciale
La maîtrise de la consommation d’énergie et le développement des énergies renouvelables, notamment le solaire photovoltaïque, font partie des orientations prises par le gouvernement pour réduire le déficit commercial énergétique et, par conséquent le déficit de la balance commerciale qui a atteint le niveau record de 19 milliards de dinars tunisiens en 2018.
Reste, bien évidemment, que ce plan de sauvetage devra être accompagné par une volonté sérieuse des Tunisiens de se remettre au travail pour tirer le profit maximum des ressources modestes que la nature a bien voulu nous doter…
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