Le sanglier en Tunisie vit généralement sur les hauteurs au nord-ouest (la grande Kroumirie qui va de Tabarka au Kef), au centre ouest (Mont de Chaâmbi) et au Cap-Bon. Depuis quelques années, il a tendance à migrer vers le sud en raison, semble-t-il, de l’insécurité qui prévaut dans son habitat forestier traditionnel par l’effet du terrorisme.
En janvier 2019, les internautes ont partagé une séquence vidéo assez insolite, montrant un sanglier se baladant en plein centre-ville de Tozeur. Pour l’anecdote, la bête a osé entrer dans un café de quartier avant d’être chassé par les citoyens.
En juillet 2019, des agriculteurs de Sfax ont signalé au Syndicat national des agriculteurs (Synagri) la prolifération du sanglier dans leurs exploitations et ont demandé une intervention musclée pour chasser le prédateur qui a causé beaucoup de dégâts à leurs cultures.
Le même scénario s’est répété dans d’autres régions dont particulièrement celles de Sidi Bouzid et de Kairouan.
Cette prolifération des sangliers dans les zones agricoles, périurbaines et urbaines, n’est pas nouvelle. Elle a commencé depuis le soulèvement, du 14 janvier 2011.
Déjà en 2013, une vidéo a fait le buzz sur les réseaux sociaux. On y voit des sangliers s’affairer dans les piles d’ordures amoncelées dans l’un des quartiers huppés de Tunis, la cité Ennasr.
Interpellé sur ce sujet par le site ‘‘Flehetna’’ du ministère de l’Agriculture, Faouzi Zayani, vice-président du Synagri, a reconnu que «les sangliers sauvages ont quitté leurs milieux naturels aux montagnes de Chaâmbi à cause du terrorisme… Petit à petit, ils ont commencé à apparaître dans plusieurs zones agricoles à Sfax représentant ainsi une menace sur les légumes, les fruits et les amandes». Et Zayani d’ajouter : «Les agriculteurs et les habitants des zones où cet animal s’est manifesté considèrent l’apparition de cet animal comme un véritable fléau et une menace pour leurs récoltes surtout qu’il a dévasté plusieurs terres et détruit les récoltes des légumes, des oliviers et des amandiers… À cet effet, ils ont lancé plusieurs appels aux autorités en charge dans le but de trouver des solutions susceptibles de les aider à combattre ce prédateur et protéger et leurs enfants et leurs terres de ce danger».
La solution consiste soit à organiser des battues administratives soit à augmenter les permis de chasse, ce qui paraît difficile en cette période de lutte contre le terrorisme.
Khémaies Krimi
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