La 3e édition de Tunisia hospitality symposium (THS) a eu lieu hier, 30 octobre 2019, à l’Institut des hautes études commerciales de Carthage (IHEC). L’occasion de discuter, notamment, des problèmes et des perspectives du tourisme intérieur tunisien.
Par Cherif Ben Younès
Organisée par l’Association internationale de l’hospitalité et du tourisme (AIHT), l’Université de Carthage et le club Discovery HEC, en partenariat avec le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) et la Fédération tunisienne des agences de voyages et de tourisme (FTAV) et avec l’appui de la fondation Friedrich Naumaan, cette édition a connu la présence de René Trabelsi, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, en plus de représentants publics et privés du secteur du tourisme, des enseignants, des chercheurs, des étudiants et des journalistes.
Un événement qui amorce un travail de réflexion en vue d’améliorer le secteur
Vu la place qu’occupe ce secteur dans l’économie du pays, «le nerf le plus important pour la Tunisie», selon l’expression de Hassen Mzali, directeur à l’IHEC, ce rendez-vous, inspiré de l’expérience allemande de l’université de Heilbronn, revêt une importance particulière, puisqu’il est supposé permettre de créer un dialogue et amorcer un travail de réflexion pouvant contribuer à l’amélioration du secteur.
L’événement est double puisqu’une demi-journée a été consacrée au lancement de la 3e édition du salon Fture2Job. Un espace de rencontre entre les professionnels des domaines de l’hôtellerie, des agences de voyages, de la restauration et du tourisme et les étudiants.
Cet espace d’échange fait également participer des candidats sélectionnés et formés par une équipe de coachs certifiés afin de présenter l’ensemble des qualités et compétences qui les distinguent.
Par ailleurs, des experts du secteur touristique tunisien, allemand et suisse se sont intervenus, dans le cadre de « workshops » (ateliers) pour discuter du tourisme territorial en Tunisie ainsi que les défis et restructurations qui l’attendent, tels que les questions de entrepreneuriat et de l’accompagnement des initiatives du tourisme dans les territoires.
René Trabelsi est particulièrement soucieux du tourisme alternatif et… de l’environnement
Lors de son allocution, René Trabelsi a notamment mis l’accent sur les lois qui entravent la réalisation des projets touristiques alternatifs, appelant à réviser les textes de loi responsables de ce blocage, tout en regrettant le fait que ces projets soient parfois dans des zones militaires ou agricoles où il est interdit de construire.
Le ministre a, par ailleurs, estimé que la Tunisie peut devenir «l’un des meilleurs pays du tourisme alternatif dans le monde, au vu de la richesse dont elle dispose en zones et sites naturels et touristiques, d’après le témoignage de spécialistes et de ministres du tourisme de plusieurs pays du monde», soulignant, dans le même ordre d’idées, la volonté de certains investisseurs Tunisiens résidant à l’étranger de réaliser des investissements dans ce genre de tourisme.
Un tourisme que son ministère oeuvre à consolider, car bien qu’il ne puisse pas se substituer au tourisme traditionnel, il constitue, selon lui, un acquis pour la Tunisie, notamment à la faveur de l’établissement d’un ensemble de programmes incitatifs, du fait que notre pays «se distingue par un écosystème riche ainsi qu’un beau littoral et dispose d’un patrimoine environnemental et culturel riche.»
Il y a un autre élément qui «déçoit» le ministre, à savoir la situation de l’environnement en Tunisie. Pour lui, il s’agit principalement d’un «problème d’éducation», et qu’il faut, par conséquent, faire des efforts pour mieux éduquer le Tunisien et le sensibiliser à la cause environnementale. «Autrement, on ne pourra pas faire évoluer le tourisme, qu’il soit traditionnel ou alternatif», s’est-il alarmé.
«L’Etat tunisien n’a rien à voir avec le dosssier Thomas Cook et ne remboursera pas les hôtels ayant subi des dégâts»
L’homme d’affaires a parlé, d’autre part, du dossier de l’actualité touristique tunisienne le plus chaud… l’affaire Thomas Cook.
A cet effet, il a annoncé son intention d’effectuer, la semaine prochaine, une visite à Londres pour participer au Salon World Travel Market et s’entretenir, par la même occasion, avec des responsables du gouvernement britannique et des agences de voyages de cette affaire.
La visite sera également dédiée à l’examen des solutions à même de recouvrir les dettes du voyagiste cumulées auprès des hôtels tunisiens.
«Il n’y a pas de pertes pour la Tunisie», a-t-il, d’un autre côté, estimé, mais uniquement «des hôtels qui n’ont pas été remboursés», précisant que l’Etat, «qui n’a strictement rien à voir avec ce dossier», ne remboursera pas ces sommes en cas de non payement par la partie anglaise.
Le ministre a appelé, dans ce cadre, les unités tunisiennes ayant subi des dégâts à mettre en place un dossier afin de permettre aux services de son département de les appuyer auprès de la partie britannique, soulignant que des entreprises belges, allemandes et françaises veulent acquérir Thomas Cook et pourraient signer des accords avec ces hôtels.
René Trabelsi a, par ailleurs, rappelé que le volume des dettes de Thomas Cook cumulées auprès des hôtels tunisiens varie entre 50 et 60 millions de dinars tunisiens (MDT) et concerne 40 hôtels à Hammamet et Djerba.
On doit impliquer davantage les jeunes
Le politicien a, d’autre part, estimé qu’il serait important d’accorder aux jeunes Tunisiens un rôle plus important au sein du secteur touristique : «Les jeunes sont les mieux placés pour parler, donner des idées et également faire partie de nos projets.»
Donnez votre avis