Un groupe de Tunisiennes résidant en France annoncent leur participation à la marche contre les violences sexuelles et sexistes, le samedi 23 novembre 2019, à 14h, au niveau de la place de l’Opéra, à Paris, pour exprimer leur solidarité avec les femmes en Tunisie victimes de ces violences.
A cette occasion, elles ont rendu public le communiqué que nous reproduisons ci-dessous.
La constitutionnaliste Nadia Chaabane, qui nous a fait parvenir le texte du communiqué, explique le sens de cette action menée par des associations de femmes tunisiennes résidant en France : «Nous avons choisi de relayer le mouvement tunisien #EnaZeda car la question du harcèlement et des agressions sexuelles est au cœur des débats en Tunisie.» Elle ajoute : «Même si une loi intégrale (contre les violences faites aux femmes, Ndlr) a été votée en 2017, les violences continuent à être banalisées et les femmes peinent à faire entendre leur voix. Nous allons donc marcher ensemble pour exprimer notre soutien à ce mouvement mais aussi pour dénoncer les violences que subissent les femmes dans toutes les sociétés. Des violences physiques et morales mais aussi des violences économiques.»
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Ces dernières semaines, le harcèlement sexuel en Tunisie a été largement dénoncé et les violences faites aux femmes ont été fortement médiatisées. Mi-octobre, la diffusion d’images «compromettantes» d’un député devant un lycée a déclenché une vague de témoignages sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #EnaZeda, à l’instar du mouvement «Me too», #BalanceTonPorc (#MoiAussi au Canada francophone), les témoignages ont révélé l’ampleur de ces violences et a démontré que les femmes se saisissent des espaces de paroles quand il leurs sont proposés.
À l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, l’association Unie-vers-elles, groupe d’études et d’actions féministes et la CIFM, Coalition internationale des femmes mobiles se mobilisent avec les associations féministes pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles que subissent les femmes. Des violences souvent banalisées et que la justice peine à prendre en charge. La parole des femmes est trop souvent contestée et malmenée. En tant que Tunisiennes résidant en France, nous voulions aussi exprimer notre solidarité avec les femmes en Tunisie où nous estimons qu’il y a :
– urgence à mettre en œuvre un plan d’ampleur incluant la formation de tous les personnels, une éducation non sexiste des jeunes à tous les niveaux de scolarisation et des moyens à la hauteur des besoins pour que la prise en charge globale des femmes victimes de violences puisse être effective dans tous les domaines professionnels.
– urgence à accorder plus de place à l’éducation à l’égalité fille-garçon dans les programmes scolaires mais aussi dans tous les espaces éducatifs. C’est un outil efficace de prévention contre les violences faites aux femmes.
Et de faire de la lutte contre les violences faites aux femmes une priorité nationale qui nécessite une politique volontariste et des moyens à mettre à disposition des associations et de tous les acteurs qui interviennent dans la prise en charge les victimes, les organismes de recherche qui travaillent sur les mécanismes produisant les inégalités et les violences et de repenser la question du rapport entre les sexes et s’attaquer à ce statut de domination masculine
En ce 23 novembre nous rappelons notre détermination à mener à terme notre combat pour l’égalité et l’autonomie des femmes et à lutter contre toutes les formes de violences.
Vive la lutte des femmes…
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