Selon le rapport de Moody’s 2020 du 9 décembre 2019, les perspectives de notation de 5 banques tunisiennes sont à la baisse en termes de dépôt en monnaie locale. Il s’agit de Amen Bank, la Banque internationale arabe de Tunisie (Biat ), la Banque de Tunisie (BT), la Société tunisienne de Banque (STB) et l’Arab Tunisian Bank (ATB).
Par Amina Mkada
L’agence de notation New-yorkaise Moody’s a baissé les perspectives de Amen Bank de B2 à -Caa1, celles de ATB de B2 à -Caa1 négatif, la BT de B2 à -B3, la Biat de B2 à -B3, et la STB de B3 à -Caa3 qui est la pire notation financière pouvant être attribuée par les agences de notation à la partie prêteuse.
Selon la classification de Moody’s présentée par Nasdaq, les notations Caa1, 2 et 3 sont preuve de mauvaise qualité et sont soumises à un risque de crédit très élevé. Par ailleurs, Moody’s indique que la notation -Caa1 attribuée à l’ATB est un indicateur de risque élevé et représente une des pires notations financières.
Avertissement contre les prêts à haut risque
Par ces notations, Moody’s souhaite attirer l’attention sur les mauvais prêts spéculatifs et les prêts à haut risque, et relève que ces banques tunisiennes seront confrontées à des défis majeurs par rapport au reste des banques africaines.
De même, Moody’s note dans son rapport qu’un ralentissement de l’économie, une forte fragilité à l’extérieur et le lourd fardeau de la dette publique, ralentiront les opportunités commerciales de ces banques.
L’agence de notation indique également que le volume des encours de crédits en Tunisie représente 13,4% du portefeuille de crédits bancaires en 2018. Ces dettes peuvent diminuer, précise Moody’s, à condition que les banques publiques règlent les problèmes hérités antérieurement, en approuvant de nouvelles lois/projets.
Le rapport de Moody’s rapporte que les banques de Tunisie comme celles d’Afrique du Sud, du Nigéria, et d’Angola seront confrontées aux plus grands défis, tandis que celles d’Égypte, du Maroc, de Maurice et du Kenya seront les plus résistantes en 2020.
Lenteur des réformes structurelles et croissance insuffisante
Les perspectives négatives sont en outre provoquées par une croissance économique insuffisante, aggravée par les incertitudes politiques et sociales, l’impact des tensions commerciales sur les prix des matières premières et l’augmentation des risques environnementaux.
L’agence New-yorkaise a déclaré que l’affaiblissement des conditions d’exploitation et l’augmentation des pressions sur la qualité des actifs sont à la base des perspectives négatives. Celles-ci pourraient toutefois devenir stables a déclaré Moody’s dans son rapport, avec la mise en œuvre de réformes structurelles et un environnement plus favorable aux entreprises, avec des institutions plus solides qui favoriseraient une croissance économique plus élevée.
Pour ce qui est du continent africain en 2020, la dette publique reste élevée et la croissance du produit intérieur brut (PIB) est inférieure à son potentiel, et insuffisante pour stimuler l’investissement ou soutenir la solidité de l’économie.
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