Le jeune globe-trotter tunisien, Adam Yassine, qui parcourt le monde depuis des années, se souviendra longtemps de son voyage au Mexique qui s’est transformé en calvaire. Arrêté inexplicablement pendant 36 heures par la police de Tulum, il a enfin été libéré et voudrait d’abord quitter ce pays, où il dit avoir vécu une terrible injustice, avant de porter plainte pour abus.
Par Yüsra Nemlaghi
Dès son arrivée à Tulum, une ville située sur la côte caraïbe de la péninsule mexicaine, le jeune tunisien a été interpellé par une patrouille sécuritaire : «Ils m’ont pris mon argent et lorsque j’ai demandé des explications sur ce racket, ils m’ont agressé avant de me conduire au poste de police, sans rien m’expliquer», a-t-il déploré dans son témoignage, écrit, hier mardi 10 décembre 2019, dans un post Facebook, actuellement, son seul moyen de communication.
Adam Yassine dit avoir été détenu pendant 36 longues heures, avec 15 autres personnes, pour la plupart des criminels : «Je dormais nu à même le sol, dans des conditions inhumaines. Les odeurs, les moustiques et la chaleur insupportable, s’ajoutaient à ces conditions que je ne saurais vous décrire», a-t-il ajouté.
Pour être libéré le voyageur tunisien a été contraint à signer un PV, dont il ne comprenait pas le contenu. Le barrage de la langue a tout compliqué mais pour sortir, il a préféré signer ce bout de papier, dit-il, en assurant avoir pris contact avec le consulat de Tunisie au Mexique. «Notre tâche se limite à l’aspect administratif, notamment l’octroi des passeports», lui a-t-on dit…
Adam Yassine est désormais en liberté mais se trouve toujours au Mexique et compte porter plainte suite à cette injustice :«Je voudrais rassurer ma famille, mes amis et mes proches, ainsi que tous ceux qui se sont inquiétés pour moi. Je vais bien et cette mésaventure m’a quelque part forgé et je vais mieux sur le plan moral. Cependant je dois quitter ce pays sombre et injuste», a-t-il encore écrit dans un second post. Et d’ajouter : «J’ai vu comment, parfois, ton seul espoir est finalement d’avoir un petite bouteille d’eau, de dormir dans un endroit propre et de manger même un bout de pain, mais de manger pour ne pas crever. J’ai vu l’injustice et la corruption et comment un étranger peut se faire dévorer. C’est un voyage horrible que je ne risque pas d’oublier, mais je commence à avoir les idées plus claires et pour commencer, je vais me diriger vers des organisations de défense des droits de l’homme ».
«Ce n’est pas des policiers corrompus ou un consulat absent qui vont m’arrêter, je garde le moral», a-t-il conclu.
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