Interrogé par la chaîne privée El Hiwar Ettounsi sur la position de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap) vis-à-vis de l’Accord de libre échange complet et approfondi (Aleca) en cours de négociation entre la Tunisie et l’Union européenne (UE), Abdelmajid Ezzar, président de l’Utap, a déclaré que celle-ci ne rejette pas l’accord dans son principe mais réfute sa mouture actuelle.
D’après lui, l’Utap accepterait l’accord si l’UE accepte de financer la mise à niveau préalable de l’agriculture tunisienne et de contribuer, de manière effective, à sa modernisation et à l’amélioration de sa compétitivité.
«Une fois cette condition satisfaite, l’Utap serait la première à demander la mise en œuvre de cet accord», a-t-il affirmé.
Rappelons que les agriculteurs tunisiens craignent l’Aleca dans sa formule actuelle en raison de l’asymétrie qui existe entre la compétitivité de leur production et celle de leurs collègues européens, par ailleurs fortement soutenus.
Aux yeux des Européens, l’Aleca, rejeté en bloc par l’opinion publique tunisienne, n’est pas «à proprement parler un nouvel accord commercial, mais plutôt une intégration plus profonde de l’économie tunisienne dans l’espace économique euro-méditerranéen».
Il va créer, selon eux, un cadre qui va étendre et faciliter d’une manière progressive la coopération et les échanges réciproques dans les domaines suivants : le commerce des services, l’établissement et la protection des investissements, le commerce des produits agricoles, des produits agricoles transformés et des produits de la pêche, les marchés publics, les mesures sanitaires et phytosanitaires, la transparence des réglementations, la politique de concurrence, les obstacles techniques au commerce, la propriété intellectuelle, les mesures anti-dumping et compensatoires, le développement durable et les aspects liés au commerce de l’énergie.
L’accord, une fois finalisé, tendra progressivement à l’harmonisation des réglementations de l’environnement commercial, économique et juridique entre la Tunisie et l’UE, dit-on aussi.
Khémaies Krimi
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