Dire que Abir Moussi écrase son parti sous son poids, c’est un euphémisme. En fait, le Parti destourien libre (PDL) n’existe que par elle et à travers elle. Et encore…
Par Imed Bahri
Présidente de «son» parti, le Parti destourien libre (PDL), candidate de ce parti à l’élection présidentielle, député de ce parti, présidente du groupe de ce parti à l’Assemblée des représentant du peuple (ARP), présidente de la commission qui a échu à ce parti, à savoir la Commission (ô combien importante !) de l’industrie, de l’énergie, des richesses naturelles et de l’environnement, mais aussi la seule qui représente son parti dans tous les médias, Abir Moussi est décidément sur tous les fronts, omniprésente et omnipotente. Tout est pour elle et elle écrase son parti sous son poids.
Moussi occupe toute la place. Et plus si affinités…
Le PDL n’a pas de porte-parole mais un porte-voix, en l’occurrence sa présidente Abir Moussi. On ne voit aucun autre député, dirigeant ou membre du PDL s’exprimer au nom de ce parti dans les médias. Ils sont complètement effacés et s’écrasent complètement pour ne laisser place qu’à Abir Moussi. Car, telle la grande mosquée au cœur d’une médina, Abir Moussi occupe toute la place. Et plus si affinités…
D’ailleurs, lors du récent «sit-in» (si on peut l’appeler ainsi) de Moussi et de «ses» députés à l’intérieur de l’hémicycle du Palais du Bardo transformé en dortoir, on n’entendait que sa voix; il n’y avait qu’elle qui apparaissait; les autres députés n’accomplissaient que le rôle de comparses dans ses vidéos; ils faisaient simplement de la figuration dans cette pièce burlesque de si mauvais goût; ils étaient comme la couette rose de Abir Moussi, il faisait partie du décor, c’est tout.
Bref, le PDL c’est Abir Moussi et Abir Moussi c’est le PDL. Et gare à celui ou celle qui ose lever la voix, exprimer un avis un tant soit peu divergent ou qui fasse un iota d’ombre à l’auguste Abir Moussi; elle lui montre la porte du parti. Certains en ont d’ailleurs déjà fait l’amère expérience.
Le pouvoir hégémonique a encore ses adeptes
Ce n’est pas étonnant de la part de la très «bénaliste» Abir Moussi, qui a tout appris sur les bancs de l’école de l’ancien dictateur Zine El Abidine Ben Ali. Et surtout la notion hégémonique du pouvoir, que le pouvoir ne se partage pas, mais s’accapare et le plus longtemps possible.
Bien évidemment, les «Abiroïdes» – pour reprendre le terme du dessinateur ‘Z’ – qui sont les groupies zélées d’Abir Moussi ne voient aucun inconvénient et applaudissent même cette tendance hégémonique. Tels les adeptes d’une secte qui obéissent aveuglement à leur gourou.
Post-scriptum: Pourquoi la très bénaliste Abir Moussi ne met-elle pas la photo de feu Zine El Abidine Ben Ali devant elle dans l’hémicycle à la place de celle de Habib Bourguiba vu qu’elle est bénaliste et qu’elle n’a jamais été bourguibiste et surtout qu’elle doit tout à Ben Ali, son mentor qui l’a nommé secrétaire générale adjointe du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), chargée de la femme, quand elle n’avait que 35 ans?
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