Le chef du gouvernement désigné par le parti islamiste Ennahdha, Habib Jemli, continuera à lire et à examiner les CV des candidats pressentis pour faire partie de son futur gouvernement, dont l’annonce a été reportée, aujourd’hui, lundi 30 décembre 2019, pour la énième fois.
M. Jemli, qui doit subir des pressions de toutes sortes, notamment de la part des deux partis concernés par la constitution du nouveau gouvernement, Ennahdha et Qalb Tounes, continue de faire du surplace et de justifier le retard pris dans la composition de son gouvernement par des considérations oiseuses et, presque, ridicules, du genre «Je continue de lire les CV des candidats proposés».
En fait, certains des candidats retenus ont des liens notoires avec les deux partis cités ci-hauts, alors que M. Jemli crie sur tous les toits qu’il va constituer un gouvernement de compétences nationales indépendantes. D’autres sont même suspectés dans des affaires de corruption. D’autres encore ont même des dossiers examinés actuellement par la justice.
C’est, en tout cas, ce qu’a affirmé aujourd’hui, Chawki Tabib, président de l’Instance supérieure indépendante de la lutte contre la corruption (Inlucc), dans un entretien avec Mosaïque FM.
Tout cela n’augure rien de bon et M. Jemli donne le sentiment de piétiner et ne plus savoir où donner la tête. Il serait plus proche de l’échec que du succès, alors que les critiques fusent de partout, et même du parti Ennahdha, où la question de la composition du gouvernement divise dirigeants et militants.
Certains députés islamistes affirment même qu’ils ne voteront pas la confiance pour le gouvernement Jemli. D’autres appellent à passer directement au «gouvernement du président», c’est-à-dire prendre acte de l’échec du chef du gouvernement désigné par Ennahdha et confier au président de la république, Kaïs Saïed, comme le stipule la constitution, la tâche de désigner une autre personnalité pour former le prochain gouvernement.
I. B.
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