A l’occasion du 36e anniversaire de la mort de Fadhel Sassi, tombé sous les balles de la police, à l’Avenue Habib Bourguiba, à Tunis, le 3 janvier 1984, au cours des «émeutes du pain», une rue à son nom a été inaugurée, cet après-midi, 3 janvier 2020, au centre-ville de la capitale. Il était temps…
Organisée par l’Association Fadhel Sassi, l’inauguration de cette rue située près de la gare TGM a eu lieu en présence de la mère de Fadhel Sassi et de plusieurs militants et activistes, dont ceux du Parti des patriotes démocrates unifié (Watad), dont était membre Fadhel Sassi.
Surnommé «le martyr des émeutes du pain», Fadhel Sassi a été tué par balles, devant l’hôtel El-Hana, à l’avenue Bourguiba de Tunis, alors qu’il manifestait contre la hausse du prix du pain et autres matières de première nécessité.
Cette hausse a été causée par l’annulation des subventions de la farine et des pâtes alimentaires, décidée fin décembre 1983, par le gouvernement tunisien, en vue de rééquilibrer les finances publiques suite aux pressions du Fonds monétaire international (FMI).
Des émeutes auront lieu d’abord au sud du pays, avant de regagner Tunis : l’état d’urgence et le couvre-feu sont décrétés, le 1er janvier 1984, mais les émeutes se poursuivent et les manifestants sont réprimés.
L’armée et la police recourent aux tirs de sommation et plusieurs morts tombent. Parmi eux, le militant Fadhel Sassi, alors étudiant de 27 ans.
Le 6 janvier 1984, le président Habib Bourguiba annonce à la télévision tunisienne l’annulation de toutes les augmentations : «Que Dieu bénisse le peuple tunisien», avait-il lancé, mettant fin ainsi à la crise sociale, qui aura fait au moins une centaine de morts. Le nombre exact des victimes n’est pas connu à ce jour…
Y. N.
Donnez votre avis