Rachida Ennaïfer, la chargée de la communication à la présidence de la République, est venue, ce matin, mardi 7 janvier 2020, exprimer le refus du chef de l’Etat que des rectifications soient apportées à la liste des noms qui lui a été soumise par le chef de gouvernement désigné par Ennahdha, Habib Jemli, et qu’il a, lui-même, transmise à l’ARP…
Clairement, donc, il s’agit là bel et bien d’une fin de non-recevoir de Kaïs Saïed, expert en matière de droit constitutionnel: la formation d’une équipe gouvernementale n’est pas un jeu et une fois que la liste en question est remise au président de la République, que ce dernier la signe et qu’il la transmet aux représentants du peuple pour un éventuel vote de confiance, il n’y a plus lieu de rétro-pédaler ou de prétexter quoi que ce soit…
C’est ce qu’a expliqué, ce matin, Mme Ennaïfer, sur les ondes de Mosaïque FM, lors de l’émission matinale « Ahla Sbeh ».
Traduisons: lors de la rencontre Saïed-Ghannouchi, d’hier soir, «pour sauver le soldat Jemli», le chef nahdhaoui n’a pas convaincu le chef de l’Etat (plus légaliste que lui tu meurt), qui n’a pas cru bon accorder un nouvel essai au protégé du parti islamiste.
Devinons: privé de cette caution présidentielle précieuse, Habib Jemli – et derrière lui Ennahdha – va devoir se jeter à l’eau et se prêter à l’acrobatie périlleuse du vote de confiance de l’ARP – un pari qu’il est de moins en moins sur de gagner!
Concluons: quand bien même Ennahdha détiendrait-il la majorité parlementaire, les 52 ou 54 membres de son bloc à l’ARP – qui peuvent toujours compter sur l’apport de Qalb Tounes (38 députés), des islamistes radicaux d’Al-Karama (21) et d’autres affinités – n’ont pas les coudées aussi franches que cela…
M. Ch.
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