La présidence de la république a officiellement annoncé, lundi 20 janvier 2020, que le chef de l’Etat Kais Saied a chargé Elyes Fakhfakh de former le nouveau gouvernement. Il dispose ainsi de 30 jours pour annoncer la composition de son équipe ministérielle, a indiqué le Palais de Carthage.
Dans un communiqué publié ce soir, la présidence rappelle que ce délai d’un mois, à compter du mardi 21 janvier 2020, n’est pas renouvelable, comme le stipule l’article 89 de la constitution dans son 3e paragraphe.
Elyes Fakhfakh devra donc présenter son gouvernement à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), pour obtenir la confiance, le 21 février prochain.
La présidence a également rappelé, dans son communiqué, que cette désignation intervient après l’étude des propositions écrites, adressées au président de la république, par les partis, les blocs parlementaires et les coalitions, ainsi qu’à l’issue des consultations avec des responsables des organisations nationales et les personnalités proposées.
«En total respect de la volonté des électeurs aux législatives et des propositions faites par les partis, ce gouvernement ne sera pas celui du président de la république, puisque c’est le parlement qui devra lui accorder la confiance», souligne encore le communiqué de la présidence.
Il est, cependant, clair que M. Saïed n’a pas opté pour la personnalité ayant fait le plus d’unanimité parmi les partis, comme Fadhel Abdelkefi et Hakim Ben Hammouda, qu’il avait, par ailleurs, reçus, le weekend dernier, ces derniers étant liés à certains, indirectement, à certains partis ou lobbys d’affaires. Et c’est un choix politique qui exprime sa volonté d’éviter au prochain chef de gouvernement les pressions de toutes sortes pouvant orienter ses décisions. Reste à espérer que M. Fakhfakh parvient à composer un gouvernement à la mesure des défis actuels et, surtout, qu’il obtienne la confiance de l’Assemblée.
Ce n’est certes pas acquis, mais on peut estimer que le président Saïed et son poulain jouent sur du velours, car on voit mal les partis mécontents, comme Ennahdha et Qalb Tounes, qui avaient espéré et même fait pression pour la nomination de Fadhel Abdelkefi, ne pas voter la confiance au nouveau gouvernement, car ils courraient ainsi le risque, en cas de dissolution de l’Assemblée par la présidence de la république et d’organisation de législatives anticipées, de perdre leurs positions actuelles.
Y. N.
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