Réunis le 25 janvier 2020, dans la cadre d’un séminaire organisé par leur syndicat, les magistrats tunisiens ont tiré à boulets rouges sur les pouvoirs législatif et exécutif, les accusant de ne pas être pressé d’assurer l’indépendance de la justice.
Les juges, qui étaient présents en grand nombre, ont déploré l’absence de volonté politique pour améliorer la situation de la justice et l’indépendance des magistrats, estimant que l’adoption du statut des magistrats, lequel est fin prêt depuis 2011, constitue l’unique moyen de garantir l’indépendance de la justice et de lui conférer l’efficience requise.
Beaucoup d’intervenants ont dénoncé la situation matérielle précaire des juges, l’absence de conditions de travail décentes et surtout la grande masse des dossiers délicats qu’ils traitent (affaires de terrorisme, de corruption financière…).
Il faut reconnaître que la non-adoption du statut des magistrats, qui traîne dans les tiroirs de l’Assemblée depuis 2011, est un véritable scandale. Elle prouve de manière éloquente que les pouvoirs législatif et exécutif, dont les dirigeants se réclament pourtant de qu’ils appellent «la ligne révolutionnaire», n’ont aucun projet à l’horizon pour garantir l’indépendance des juges sans laquelle aucune stabilité politique n’est envisageable.
Khémaies Krimi
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