Après l’annonce des nombreux cas d’atteinte par le coronavirus en Italie, la contamination du territoire tunisien est devenue une menace réelle, vu le nombre des ressortissants tunisiens dans ce pays voisin et le nombre des vols directs entre les deux pays. Des mesures préventives s’imposent…
Par Dr Kaissar Sassi *
Le coronavirus frappe à nos portes ! L’Italie vient d’annoncer aujourd’hui que le cap des 100 cas de contamination par le Covid-19 est dépassé. On vient d’y instaurer une zone de quarantaine qui concerne 52.000 habitants sur 11 communes. Les écoles, les bars, les administrations ont été fermés. Le Premier ministre Giuseppe Conte a déclaré : «Toute entrée ou sortie de la zone est interdite, l’armée pourrait être appelée en renfort pour faire respecter ces décisions». L’épidémie a progressé dans un laps de temps très inquiétant en Lombardie, soit à soixante kilomètres de Milan et de ses trois aéroports.
100 cas confirmés avec deux décès en Italie
Aujourd’hui, le bilan recense plus que 100 cas confirmés avec deux décès. Il est désormais le pays le plus touché de l’Europe.
Ces informations soudaines ont déclenché l’agitation et l’état de crise dans les couloirs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ses experts se trouvent face à une énigme scientifique : comment se propage ce virus, surtout que ces Italiens atteints n’ont pas été en contact avec des personnes malades ? L’OMS se trouve de plus en plus en difficulté pour enrayer la propagation de ce virus.
Je pense que la contamination du territoire tunisien est devenue une menace réelle vu le nombre des ressortissants tunisiens en Italie et le nombre des vols directs entre les deux pays.
Récemment, notre pays a été félicité pour nos mesures de contrôle et de prévention. Mais est-ce que ces mesures sont suffisantes pour gérer nos échanges avec l’Italie? Aujourd’hui, on doit réviser et appliquer notre plan de prévention avec rigueur et intransigeance. Des décisions sévères doivent être prises sans aucun compromis.
La mortalité peut être importante dans des pays en développement
J’appelle le président de la république, Kais Saied, à organiser en urgence une réunion du Conseil national de sécurité. Il faudra examiner objectivement cette menace et décider des mesures nécessaires.
Je rappelle que la mortalité peut être plus importante dans des pays en voie de développement comme le nôtre. Notre seule arme de lutte reste un plan de prévention nationale sans failles.
Aujourd’hui, la question qui nécessite une réponse urgente est la suivante : est-ce que les venants de l’Italie devraient être gardés en quarantaine comme cela a été le cas de nos ressortissants vivants à Wuhan, en Chine ? Affaire à suivre…
* Médecin anesthésiste-réanimateur.
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