Le député indépendant à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Safi Saïd, a entièrement consacré son intervention, à l’occasion de la plénière consacrée au vote de confiance au gouvernement Fakhfakh, à condamner la double nationalité du chef du gouvernement désigné et d’autres membres de son équipe proposée.
Après une introduction ayant pris les deux tiers du temps qui lui est alloué (3 minutes) et durant laquelle il a affiché beaucoup de pessimisme sans vraiment dire quelque chose de concret, le journaliste de tendance nationaliste arabe a enchaîné avec ces mots : «Je n’accepte pas un chef de gouvernement né Tunisien mais qui insiste à ce qu’il soit Français. Et il n’est pas le seul [à le faire]. Il y a beaucoup d’autres membres de ce gouvernement qui portent des nationalités étrangères. Cela n’est plus supportable. C’est indécent et honteux dans toutes les constitutions et toutes les étiquettes politiques du monde».
Pour M. Saïd, il n’y a visiblement pas d’autres points qui méritent d’être évoqués, ni par rapport au programme du gouvernement ou sa composition, ni par rapport aux difficultés économiques et sociales actuelles du pays et la capacité de l’équipe de Fakhfakh à les surmonter. Ce n’est, du moins, pas prioritaire aux yeux de cet idéologue.
Notons, par ailleurs, que M. Saïd, sans être binational, est probablement parmi les députés qui ont le plus servi des gouvernements étrangers, notamment en faisant la propagande de dictateurs arabes, à l’instar de Mouammar Kadhafi, qui finançait généreusement ses publications. Il est de ce fait bien placé pour savoir que le risque de commettre ce genre de dérapages n’est pas forcément lié aux nationalités qu’on porte.
Rappelons également que ce n’est pas la première fois que le journaliste et écrivain critique les politiciens binationaux. En janvier, il les a même qualifiés de «bâtards» via un post facebook, avant de leur présenter des excuses plates, suite au tollé soulevé dans l’opinion nationale.
C. B. Y.
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