Weld ‘Ba et Weld Hnifa, les rois du lablabi tunisois, n’auraient jamais pu imaginer que notre soupe de pois chiches nationale pouvait faire un voyage 7000 km, à vol d’oiseau, pour mériter de figurer dans les colonnes des prestigieux « New Times » (NT) et « Washington Post » (WP) et s’imposer ainsi dans le pays de l’Oncle Sam comme un must gastronomique de la saison hivernale 2019-2020…
Par Marwan Chahla
Cet honneur d’être évoqué dans les colonnes de ces deux quotidiens américains de renom, notre lablabi national le doit à Melissa Clark, la chroniqueuse culinaire du NT, dans sa rubrique Un bon appétit, où elle titre «Cette soupe de pois chiches aillée et épicée est exactement ce qu’il vous faut».
La journaliste du « NT » y propose une série de recettes de lablabi et fait référence, à cette occasion, à son confrère du « WP », Joe Yonan, qu’elle décrit comme étant un fanatique des féculents, et notamment des pois chiches – et du lablabi, on est en droit de supposer – auxquels il consacre un bon chapitre dans son dernier livre de recettes (« Cool Beans », publié en 2020 par la Ten Speed Press).
Melissa Clark, pour vanter sa suggestion du lablabi tunisien auprès de ses lecteurs américains, insiste sur la simplicité de la préparation: une quinzaine de minutes pour la préparation des ingrédients (notamment les pois chiches, le cumin, l’harissa, le thon, l’ail, l’huile d’olive et le citron) et une heure et demi, pour la cuisson. «Ce plat est un des plus simples que je connaisse. Les pois chiches sont fondants et très parfumés, il faut l’essayer au moins une fois», écrit-elle, ajoutant : «On peut manger de l’agneau grillé avec mais il faut savoir que c’est à lui seul une excellente source de minéraux, de protéines et de fibres.»
On ne sait pas si le meilleur lablabi de Tunis est encore servi dans les gargotes de Weld ‘Ba et Weld Hnifa, à Bab El-Jazira, à la lisière sud de Tunis, comme dans les années 1970-1980, mais ce met très populaire est désormais servi dans beaucoup de gargotes situées dans les quartiers chics de la capitale, à Ennasr, les Berges du Lac ou La Marsa, dans les zones touristiques de Hammamet, Sousse ou Djerba, et même dans certaines capitales européennes, et notamment à Paris.
A Bizerte, ville du nord de la Tunisie, on a même inventé le sandwich au lablabi et on vient de loin pour le goûter.
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