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Coronavirus : Où sont passés les adeptes de la charité électorale ?

Nabil Karoui, le champion de la charité électorale.

Depuis que le coronavirus est là, on parle peu d’actions solidaires. À l’exception de l’industriel en produits sanitaires, Zied Guiza ou de Karim Gharbi, alias K2Ryhm, on se demande où sont partis tous les hommes d’affaires ainsi que les opportunistes qui sont montés au pouvoir en exploitant la charité pour se faire élire?

Par Hassen Mzoughi

Après Zied Guiza qui a fait don d’une importante quantité de masques médicaux au ministère tunisien de la Santé pour l’aider à faire face au danger de la propagation du coronavirus (et à la spéculation), un autre Tunisien, le rappeur Karim Gharbi, alias K2Rhym, lance une vaste campagne de soutien en faveur des hôpitaux et des citoyens, avec la collaboration de l’association tunisienne des œuvres caritatives ‘‘Ness Ellil’’, en faisant don de masques, de gants, de gels désinfectants et autres équipements pour les hôpitaux, pour prévenir contre le coronavirus. Il a annoncé aujourd’hui, mardi 17 mars 2020, sur les ondes de Mosaïque FM, avoir acheté des milliers de gants, de masques et de flacons de gel hydro-alcoolique, qu’il a distribués aux hôpitaux et aux unités de la Protection civile dans les différentes régions de la république. Tout en demandant aux Tunisiens de rester chez eux (…), il a appelé les hommes d’affaires et les décideurs politiques à soutenir les institutions hospitalières et autres organismes en première ligne de la pandémie.

Rappeur tunisien résidant actuellement entre les États-Unis et la Tunisie, Karim Gharbi est surtout ambassadeur de bonne volonté mondial et à ce titre, il n’a pas manqué de soutenir plusieurs actions solidaires, dont la lutte contre le gaspillage alimentaire en Tunisie.

Tout en félicitant l’enfant de Bab Jedid pour sa générosité «sans calcul», on reste tout de même perplexe face à l’immobilisme de tous ces «riches» qui exigent l’assistance de l’Etat pour les protéger et protéger leurs affaires surtout en ces temps de difficultés, mais ne font rien (ou très peu) pour l’aider à lutter contre la pandémie du coronavirus.

Le plus révoltant ce sont les opportunistes de la «charité», qui ont joué les «bons» pour obtenir des positions politiques. Ils ont «prêché» la bienfaisance non comme étant un acte de solidarité et de justice, mais comme un moyen de drainer des voix aux urnes, au nom d’une hypothétique aide face à la nécessité.

On se rappelle ces campagnes de distribution de pâtes, huiles et semoule aux citoyens démunis des régions éloignées, celles désertées justement par l’Etat, ou encore ces cérémonies de mariages offertes pour gagner des électeurs.

Ces «chantres de l’entraide» ne sont-ils plus concernés, dès arrivés au pouvoir, par le devoir de faire œuvre utile?

Pourquoi ne mobilisent-ils plus leurs «soutiens» électoraux, entre autres de riches hommes d’affaires, pour participer à l’effort collectif afin de juguler, un tant soit peu le fléau du coronavirus?

La solidarité c’est bien, mais quand elle se transforme en «tapage électoral» ou ramadanesque, quand elle est employée uniquement à des fins politicardes, elle perd tout son sens. Elle devient de la charité opportuniste au profit de quelques aventuriers sans scrupules.

Difficile de croire que les «défenseurs» de la charité, notamment les islamistes, qui la considèrent comme la voie du salut, du paradis, la mettent en péril par leur opportunisme sans limite!

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