La Tunisie doit passer à la vitesse supérieure dans la lutte contre la pandémie du coronavirus (Covid-19) en passant au dépistage massif, mais comment va-t-on pourvoir faire des milliers de tests par jour, le SAMU ayant dépassé ses limites et ses capacités ?
Par Kaissar Sassi *
Il y, à mon avis, une solution : mettre à l’œuvre le corps de la protection civile.
En Tunisie, on a un dispositif de protection civile extraordinaire et très performant. On doit seulement former nos hommes et femmes engagés sous son drapeau et investir dans leurs compétences.
Les directions de santé pourront chapeauter ce projet. L’objectif est de créer des équipes mobiles pour la pratique des tests. Des équipes composées par des soignants bénévoles (médecin et infirmier pour la pratique du test) et des pompiers. Tous très bien formés !
Les Etats-Unis, l’Angleterre et d’autres pays ont opté pour ce système depuis longtemps: c’est le «scoop and run» et actuellement c’est le reste de l’Europe qui suit.
Ces équipes mobiles sont sur la première ligne. Si on applique ça, le SAMU sera soulagé. Il pourra s’occuper des urgences habituelles et des urgences vitales Covid-19 qui demeurent rares en tant que motif d’appel (<1% pour ne pas dire qu’on n’en parle même pas dans la littérature).
Si on soulage le SAMU, ses agents pourront mieux se focaliser sur les vraies urgences hors Covid et Covid +. Même pour le transport inter-hospitalier (les missions secondaires), les réanimateurs et anesthésistes pourront aider et assurer une partie des transports des patients Covid graves. Ces derniers peuvent nécessiter des prises en charge plus spécifiques dans des centres spécialisés (exemple mise d’ECMO) indiquant un transfert inter-hospitalier.
Bref, activons ces unités mobiles de dépistage avant qu’il soit trop tard !
* Anesthésiste-réanimateur.
Donnez votre avis