Cherifa a décidé de se confiner dans sa petite boutique à la cité Al-Jomhouria (Ariana), pour coudre des masques de protection en tissu. Malgré ses moyens limités, elle préfère faire don de ces masques aux personnes nécessiteuses : «Dans cette guerre contre le coronavirus, nous devons nous unir et chacun peut aider à sa manière», dit-elle.
Par Yüsra Nemlaghi
Âgée de 49 ans, Cherifa élève seule sa fille de 16 ans, depuis le décès de son époux. Couturière de formation, elle loue un petit local dans ce quartier situé près de la cité Ettadhamen, où elle a décidé de vivre durant cette période de confinement afin de confectionner le plus grand nombre de masques de protection et de les offrir à ceux qui ne peuvent en acheter.
Le maximum de tissus pour aider le plus grand nombre
Cela fait une semaine qu’elle confectionne des masques en tissu lavables et réutilisables : «Ma sœur travaille dans un hôpital de Tunis, où on m’a offert le patron et du tissu avec lequel j’ai commencé les premières pièces», explique Cherifa dans une déclaration à Kapitalis, en ajoutant qu’elle tente de se procurer le maximum de tissus pour aider le plus grand nombre de personnes, sachant que le port du masque va devenir obligatoire.
Elle coud le soir et le matin et, aidée par des jeunes du quartier, elle distribue les masques : «On s’organise pour qu’il n’y ait pas foule devant la boutique, où les règles d’hygiène sont imposées, pour éviter la propagation de la maladie. Je voudrais aider tout le monde, d’ailleurs toute ma vie j’ai voulu aider les autres mais mes moyens ne me le permettaient pas. Aujourd’hui, je peux aider en donnant de mon temps et en confectionnant ces masques pour mes compatriotes et je suis heureuse de pouvoir tendre la main et apporter, moi aussi, mon aide dans cette lutte qui rassemble tous les Tunisiens et tous les peuples», ajoute Chérifa.
Il faut désormais remettre les priorités dans le bon ordre
La dame dévouée ajoute qu’elle a acheté du tissu et que plusieurs personnes lui en ont aussi offert. «Tant que je pourrai me procurer la matière première, je continuerai à fabriquer des masques sans percevoir le moindre millime», affirme-t-elle, en concluant : «Cette pandémie est aussi une leçon de vie et surtout une occasion pour remettre les priorités dans l’ordre. Le don, aussi petit puisse-t-il paraître, le dévouement et la solidarité doivent être désormais placés à la première ligne de notre vie».
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