Cela fait de nombreux mois que la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) appelle à appliquer la loi sur la «troïka» des médias hors-la-loi en Tunisie, à savoir Nessma, Zitouna TV et Radio Coran. Remarquant que non seulement la justice n’a pas bougé le petit doigt dans ce dossier, mais qu’en plus, des membres du gouvernement font des apparitions médiatiques sur ces chaînes non autorisées et bénéficiant de protection politique, l’instance constitutionnelle s’est ouvertement indignée…
Dans un communiqué publié hier, samedi 18 avril 2020, la Haica a appelé, pour la énième fois, à mettre fin aux dépassements de ces 3 chaînes diffusant dans l’illégalité totale et profitant du soutien de partis politiques, à savoir, respectivement, Qalb Tounes, Ennahdha et Errahma.
Rappelons que ces médias ne possèdent pas de licences, ne rendent pas compte de leurs sources de financement et ne payent pas les amendes qui leur sont infligées par la Haica pour leurs dépassements constants des règles de la déontologie.
Pire encore, des membres du gouvernement et des hauts fonctionnaires de l’Etat continuent à y faire des apparitions médiatiques comme si de rien n’était, s’étonne et condamne la Haica, leur donnant ainsi une légalité de façade et leur assurant, au regard de l’opinion, une protection douteuse.
Sur un autre plan, l’instance a, dans le même communiqué, invité le gouvernement à se pencher sur le dossier de la radio confisquée par l’Etat, Shems FM, et à poursuivre le processus de sa privatisation «selon des critères transparents qui garantissent l’indépendance de ce média et la continuité de sa ligne éditoriale.»
La Haica a également appelé à intégrer l’autre station confisquée, Zitouna FM, à l’Etablissement de Radio nationale.
C. B. Y.
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