Dans un communiqué rendu public ce mardi 21 avril 2020, l’Union populaire républicaine (UPR) a appelé les autorités tunisiennes à une levée progressive du confinement sanitaire général, décrété le 22 mars dernier, et ce dès aujourd’hui.
Rappelons que le gouvernement tunisien a décidé de prolonger le confinement jusqu’au 3 mai avant de commencer le dé-confinement graduel. Une mesure inutile selon ledit parti politique, car les cas de coronavirus enregistrés en Tunisie sont «peu nombreux». L’UPR assure, par ailleurs, que cette prolongation sera nuisible sur les plans économique et social.
Le secrétaire général du parti, Lotfi Mraïhi, qui a signé ce communiqué, a, d’autre part, sévèrement critiqué le gouvernement tunisien, estimant qu’il a lamentablement échoué dans sa gestion de la crise sanitaire, comme en témoigne, selon ses dires, l’absence du pic (dans la courbe d’évolution de la maladie, ndlr) «à propos duquel le ministère de la Santé n’a cessé d’alerter».
Cela dit, il serait difficile d’être plus incohérent que M. Mraïhi, qui s’est, d’un côté, montré très content de la situation épidémique en Tunisie et qui a, d’un autre côté, tiré à boulets rouges sur le gouvernement pour avoir pris les mesures qui ont précisément conduit à cette situation épidémique satisfaisante, tout en appelant à y mettre fin de façon prématurée.
L’UPR a, par ailleurs, appelé au limogeage immédiat du ministre de l’Industrie, Salah Ben Youssef, qui a, pour rappel, conclu un accord de principe avec le député Jalel Zayati pour produire 2 millions de bavettes réutilisables dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, alors que la loi interdit les deals commerciaux entre l’Etat et les députés.
Lotfi Mraïhi considère, à ce propos, qu’en cas de non-limogeage du ministre en question, «le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, assumerait la responsabilité de la couverture et de la protection de la corruption.»
Pourtant, ce dernier a fermement défendu son ministre, en estimant qu’il avait fait, à juste titre, les efforts nécessaires pour s’assurer d’une production rapide des bavettes, et ce dans l’intérêt des Tunisiens. Des excuses qui ont peu convaincu l’opinion publique car, au bout du compte, la loi allait être violée.
Cherif Ben Younès
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