«Je m’excuse auprès des Tunisiens d’avoir défendu Nabil Karoui dans l’affaire des audios fuitées l’ayant opposé à l’organisation I Watch», a lancé Hatem Mliki, l’ancien député Qalb Tounes, dont il était le porte-parole et qui préside désormais le bloc National. Des excuses qui en disent long sur l’hypocrisie, l’immoralité et l’opportunisme de leur auteur.
Intervenant aujourd’hui, vendredi 8 mai 2020, sur IFM, le député, qui se lâche depuis quelques jours dans tous les médias audiovisuels, dit regretter d’avoir défendu Nabil Karoui dans cette affaire, estimant qu’il avait alors inconsciemment trompé l’opinion publique : «Je l’avais défendu, car il m’avait assuré avoir tenu ces propos sur le coup de la colère et je l’avais, à l’époque, cru», a-t-il dit, laissant entendre que le chef de Qalb Tounes pensait ce qu’il disait et que ce n’était pas uniquement des paroles de colère.
Les audios fuitées, dont parle Hatem Mliki, remontent à 2017 et avaient fait couler beaucoup d’encre, car elles dévoilaient les intentions de Nabil Karoui de mener une campagne d’intox contre l’Ong I Watch et de salir ses responsables par de la diffamation, qui plus est, en utilisant sa chaîne de télévision Nessma. De la grande classe, en somme !
En effet, le magnat de télévision et de publicité s’adressait, dans l’une des audios, à ses journalistes de sa chaîne, en leur demandant de monter de toutes pièces un reportage, pour insulter et diffamer les responsables de l’Ong et ce pour se venger, car ces derniers avaient saisi la justice contre Nabil Karoui et son frère Ghazi Karoui, pour une affaire de corruption, d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent, affaire actuellement examinée par la justice.
Rappelons que Hatem Mliki, qui avait démissionné, en mars dernier, de Qalb Tounes, et qui préside, depuis une semaine, le bloc Démocrate, composé de 8 autres démissionnaires de ce parti, estime que celui-ci n’a pas d’identité politique et n’est pas géré de manière démocratique à cause d’une «politique unilatérale adoptée par Nabil Karoui» et lui reprochant de «faire les yeux doux à Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha», oubliant avoir fait lui-même les yeux doux au président du parti islamiste Ennahdha, et assez longtemps pour espérer faire oublier, facilement, ses errements passés, en tablant sur l’amnésie de beaucoup de ses concitoyens.
Y. N.
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