Le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh a affirmé, aujourd’hui, mardi 12 mai 2020, sur France 24, qu’il entretient une très bonne relation avec le président de la république Kaïs Saïed : «Nous défendons les mêmes valeurs et aspirons à un vrai changement dans la vie politique en Tunisie. Nous n’appartenons à aucun lobby et notre relation ne pourra pas être troublée, malgré toutes les tentatives», a-t-il déclaré.
«Le président de la république m’a choisi pour cette mission et il a lui-même été choisi par le peuple tunisien car il porte en lui des valeurs de droiture et de probité. Nous continuerons sereinement notre chemin pour le projet commun que nous portons pour la Tunisie», a ajouté Elyes Fakhfakh, en rappelant que le chef de l’Etat été élu sans qu’il y ait un parti politique derrière lui : «Et moi aussi, personne n’était derrière moi. C’est lui qui m’a choisi et j’ai pu obtenir la confiance de l’Assemblée», a-t-il insisté.
Revenant sur les campagnes menées sur les réseaux sociaux appelant à la chute du gouvernement, Elyes Fakhfakh a estimé que l’existence de polémiques et de tiraillements politiques est un fait naturel, en affirmant que son gouvernement continuera à se concentrer sur les grands enjeux.
«L’histoire retiendra que le peuple tunisien a vaincu l’épidémie du coronavirus, qui a quasiment terrassé de grandes puissances mondiales. Nous restons préoccupés par ce qui compte pour les Tunisiens, par la préservation de leur sécurité et de leur santé. Nous avons parié et nous parierons toujours sur l’intelligence du peuple et ceux qui veulent l’influencer via Facebook n’ont qu’à réexaminer les résultats des dernières élections pour en tirer des leçons et comprendre que les choses ont réellement changé, en Tunisie», a précisé le chef du gouvernement.
Fakhfakh laisse ici entendre qu’on ne pourra pas influencer le peuple en lançant, sur les réseaux sociaux, des campagnes de propagande sponsorisées pour un parti ou de dénigrement contre une personnalité, comme cela s’est passé lors des élections de 2019. Tous les lobbys unis n’ont pas pu barrer la route devant Kaïs Saïed, qui a remporté la présidentielle avec plus de 72% des suffrages, soit plus que tous les partis réunis lors des législatives.
Quant aux appels émanant essentiellement du parti Ennahdha à élargir la coalition gouvernementale en y intégrant d’autres partis, et en particulier, Qalb Tounes, Elyes Fakhfakh a affirmé que les priorités de son gouvernement sont la gestion de la crise sanitaire, le redressement de l’économie tunisienne et la lutte contre la pauvreté.
«J’ai été clair dès le début : je cherche la transparence et je ne veux pas de suspicions inutiles. D’ailleurs, le consensus large a déjà démontré ses limites, on ne peut pas mettre tout le monde dans le même bateau, cette démarche ayant démontré ses limites par le passé. Puis, aujourd’hui, toutes les familles politiques sont représentées au sein du gouvernement, et c’est suffisant», a-t-il encore dit, affirmant ainsi que le parti de Nabil Karoui, n’a pas sa place dans son gouvernement.
Y. N.
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