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Les députés du PDL observent un sit-in ouvert à l’Assemblée (Vidéo)

La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a annoncé, ce soir, mercredi 13 mai 2020, que les députés de son bloc sont entrés en sit-in ouvert au siège de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

La députée précise que ce sit-in entamé cet après-midi vise à dénoncer ce qu’elle a qualifié d’acharnement sur son parti et son bloc parlementaire, ainsi que les violences verbales et les menaces dont elle a été victime, de la part des députés «islamistes et leurs dérivés» : «le président du bloc Al-Karama, Seifeddine Makhlouf, m’a insultée et menacée. Il pense pouvoir m’intimider mais il n’y parviendra pas», a-t-elle assuré.

Tout a commencé cet après-midi, lors de la plénière, lorsque des députés ont demandé à Abir Moussi de retirer, de son pupitre, le portrait de Habib Bourguiba ainsi qu’une pancarte appelant au retrait de confiance au président du parlement, le chef islamiste Rached Ghannouchi, en expliquant qu’en sa qualité de présidente de commission – elle allait intervenir en cette qualité -, elle doit être neutre et qu’elle pourra remettre ses pancartes plus tard, en sa qualité de présidente de bloc parlementaire.

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Abir Moussi a refusé, estimant que la demande de ses collègues représente une atteinte à la liberté d’expression, et qu’il s’agit d’une magouille pour provoquer la levée de la séance plénière et l’empêcher présenter un projet de loi bloqué depuis 2008. «Cette fatwa sur le portrait de Bourguiba et la pancarte hostile à Ghannouchi est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase», a-t-elle affirmé.

«Seifeddine Makhlouf m’a menacée et a même failli me violenter, s’il n’avait pas été retenu par ses collègues. Il m’a dit qu’il fera de moi la risée du pays et que ma place est en prison. Tout ceci s’est passé sous les yeux de Tarek Fetiti, qui présidait la séance et qui m’a même refusé mon point d’ordre, en permettant à une députée des Frères musulmans (Ennahdha, Ndlr) de prendre la parole à ma place», a déploré Abir Moussi, dans une vidéo publiée en direct de l’Assemblée où elle est en sit-in avec ses collègues.

La députée PDL a également annoncé ses conditions pour que le sit-in soit levé : «Le bureau de l’Assemblée doit accepter d’ajouter à l’ordre du jour la demande d’audition de Ghannouchi que nous avions émise, la semaine dernière, assurer notre sécurité tout en nous permettant d’exercer nos droits, comme les autres blocs, et appliquer les principes de la démocratie et de l’égalité au sein du parlement», a-t-elle précisé, en ajoutant que le PDL, demande aussi des excuses du bureau de l’ARP, pour les dépassements commis par Seifeddine Makhlouf.

«Encouragé et soutenu par le cheikh, qui lui a donné le feu vert, Makhlouf ne respecte personne. Il insulte l’UGTT, menace de destituer le président de la république, et s’en prend à nous et à tous ceux qui le contredisent», a accusé Abir Moussi, en affirmant que le bureau de l’Assemblée n’est pas neutre et est complice de tous ces abus.

«Alors que je suis victime de menaces terroristes, les députés Al-Karama et à leur tête Seifeddine Makhlouf ne cessent de tenir des propos irrespectueux à mon égard et qui ravivent les tensions. Personne ne les arrête, parce qu’ils sont les enfants gâtés de Ghannouchi», a encore ajouté Abir Moussi.

Ce qui est loin d’être une contre-vérité, Al-Karama étant une excroissance d’Ennahdha, regroupant les éléments ultras du mouvement islamiste : il s’agit, on l’a compris, d’un jeu de rôle. Les députés Al-Karama sont chargés de tenir le discours extrémiste que les Nahdhaouis, vu leur statut de parti au pouvoir, ne peuvent plus tenir.

Y. N.

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