Le député Al-Karama Seifeddine Makhlouf a accusé le chroniqueur de Mosaïque FM, Haythem Mekki, d’avoir tenu des propos diffamatoires à son encontre et d’avoir porté atteinte à sa coalition, avant de le traiter de… chien (sic!). «Il a joué le rôle de chien soudoyé, lâché par des vendus», a-t-il lancé, aujourd’hui, vendredi 15 mai 2020, sur Mosaïque FM.
Seifeddine Makhlouf, qui n’est pas à un excès près, est en train, ces derniers temps, de perdre ses nerfs et de déraper grave. Il commentait la polémique engendrée par l’initiative d’Al-Karama, relative à l’amendement du décret-loi 116 portant création de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) pour permettre la création de chaînes TV et radio, sans licence préalable, soit la porte ouverte à l’anarchie.
Cette proposition avait été critiquée par plusieurs parties, notamment la Haica, des députés et des politiciens. Le chroniqueur Haythem Mekki, qui a pris part au débat, la veille, via sa chronique, avait estimé que les députés d’Al-Katama sont à la solde du parti islamiste Ennahdha qui les charge du sale boulot, tout en qualifiant les élus de cette coalition d’oiseaux au service de leurs maîtres.
Ce qui a déplu au député, qui a lancé, aujourd’hui, sur la même radio : «S’il nous a comparés à des oiseaux, moi je le traite de chien. Nous sommes plus propres que lui».
Interrompu par Elyes Gharbi, qui animait l’émission, le député a continué de plus belle : «Il me diffame et je dois me taire ? Il a joué le rôle de chien soudoyé, lâché par des vendus et je ne suis pas responsable de sa stupidité. Nous au moins, nous ne sommes pas payés pour parler, nous sommes libres», a-t-il insisté, avant d’ajouter en s’adressant à Elyes Gharbi : «Tu ne l’as pas interrompu hier quand il nous a qualifiés d’oiseaux, alors ne m’interrompt pas. On est a égalité maintenant. Voyez comme je suis civilisé…»
L’animateur l’a de nouveau interrompu pour lui dire qu’il lui interdit de parler ainsi de son collège, qui est dans son rôle de commentateur de l’actualité politique, en lui demandant d’arrêter ses insultes et de recourir à la justice s’il estime avoir été diffamé.
Seifeddine Makhlouf est au cœur de plusieurs querelles : il s’en est pris à l’UGTT (la centrale syndicale), accusant ses dirigeants de corruption, à la Haica, au président de la république et à sa collègue, la députée PDL, Abir Moussi, qui l’accuse de l’avoir insultée et menacée, manquant de l’agresser physiquement, selon ses dires, en pleine séance au parlement.
C’est aussi ce même Seifeddine Makhlouf, avocat de son état, qui a été condamné, le 13 décembre 2019, à 20 mois de prison ferme, suite à une plainte déposée contre lui par le procureur de la république de Sidi Bouzid, qui était en charge de l’affaire du Centre coranique de Regueb, un fief de formation de jihadistes.
L’avocat, qui s’opposait à la fermeture de ce centre, où des enfants étaient coupés du monde, radicalisés et où des abus sexuels sur mineurs étaient exercés, avait accusé l’Etat de mener une guerre contre l’islam et avait lancé, en s’adressant au procureur : «Si tu es un homme, viens ici à Tunis…».
Le député, qui avait renoncé à son immunité parlementaire, avait fait appel de ce verdict et l’affaire est toujours en cours…
Y. N.
Donnez votre avis