Le contraire nous aurait sans doute étonnés : le bloc parlementaire de Qalb Tounes ne demandera pas le retrait de la confiance à Rached Ghannouchi, le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Ce n’est pas un scoop, c’est une redondance...
Par Imed Bahri
C’est le président de ce bloc, Oussama Khelifi qui l’a affirmé ce mercredi 3 juin 2020, lors d’une conférence de presse, en marge de la séance plénière consacrée, officieusement, à l’audition de M. Ghannouchi sur les dépassements qu’il a commis dans le cadre de l’exercice de ses fonctions. Car officiellement, la séance est consacrée à discuter de la «diplomatie parlementaire», selon l’intitulé très édulcoré imposé par le bureau de l’Assemblée, qui est, comme on le sait, soumis aux desiderata des islamistes.
Qalb Tounes, le plus zélé serviteur d’Ennahdha
«C’est Qalb Tounes qui a pris l’initiative de proposer une plénière consacrée à l’audition de M. Ghannouchi sur les entorses à la diplomatie tunisienne qu’il a commises en prenant langue avec des hauts responsables turcs et libyens», a cru devoir rappeler M. Khelifi, au cours de cette conférence, ce qui est inexact, car c’est Abir Moussi, la présidente du bloc du Parti destourien libre (PDL), qui est derrière cette initiative.
D’ailleurs, le député Qalb Tounes n’a pas tardé à revenir aux fondamentaux de son parti, allié de la première heure d’Ennahdha et son plus zélé serviteur, en affirmant que son bloc ne suivra pas les autres qui cherchent à aboutir à un retrait de confiance au président de l’Assemblée.
Ouf, le déshonneur de M. Karoui, président de Qalb Tounes, et des autres dirigeants de son parti, est sauf ! Car qui les auraient crus, ces faux-culs, s’ils avaient emboîté le pas à Mme Moussi ?
Des alliés, dites-vous ? Non, des serviteurs zélés !
En fait, ces marionnettes ont depuis longtemps abandonné leur indépendance et mis leur sort entre les mains de M. Ghannouchi et de sa smala islamiste. Ils n’ont pas seulement perdu leur indépendance, ils ont perdu aussi leur honneur et, ce faisant, toute leur crédibilité au regard de ceux qui ont voté pour eux parce qu’ils avaient juré tous leurs dieux, la main sur le cœur, qu’ils ne s’allieront jamais avec les islamistes.
En vérité, ils ne croyaient pas si bien dire, car ils ne se sont pas vraiment alliés aux islamistes, ils se sont entièrement soumis à eux, au point de devenir leurs obligés, à l’Assemblée et ailleurs.
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