Le député Ennahdha Samir Dilou a tenté d’alimenter une querelle entre Abir Moussi et Samia Abbou et, indirectement, entre le Parti destourien libre et Attayar, d’autant que ces deux partis n’ont pas d’atomes crochus, c’est un euphémisme, mais sa tentative a lamentablement échoué. Piteux et pathétique de la part du dirigeant islamiste qui se fait ainsi ramasser.
Par Imed Bahri
Dans un post publié sur sa page Facebook, vendredi 5 juin 2020, Samir Dilou a rapporté une dispute ayant eu lieu quelques heures auparavant lors d’une réunion des présidents des blocs parlementaires à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), se disant choqué (l’avocat, on le sait, est très sensible) par les insultes proférées par Mme Moussi à l’encontre de Mme Abbou, cherchant ainsi à remonter la seconde contre la première et à creuser les divergences déjà existantes entre les deux partis.
Samia Abbou : «Abir Moussi ne m’a pas insultée»
Mais mal lui a pris, car le député n’a pas tardé à être démenti catégoriquement par l’intéressée elle-même qui, dans un post facebook, hier, samedi 6 juin, s’est adressée à Dilou en ces termes : «Cher collègue Samir Dilou, en réponse à ce que vous avez écrit hier en lien avec ce qui s’est passé lors de la réunion des présidents (des blocs parlementaires, Ndlr), sachez que celle-ci était fermée et que ses travaux étaient censés rester secrets. Vous auriez mieux fait d’éviter de diffuser des infos sur ce qui s’y est passé, non seulement parce qu’elle était secrète, mais parce que vous étiez vous-même partie prenante dans ce que vous avez rapporté, ce qui vous fait perdre toute objectivité. Et comme vous avez cité mon nom dans votre post, je suis obligée de préciser ce qui suit pour ne pas être un faux témoin de ce qui s’est passé. Abir a certes provoqué une dispute pour le seul but de provoquer une dispute, et elle s’est même filmée en live, alors que les travaux de la commission étaient secrets, pour vendre à ses partisans une chanson qu’ils aiment entendre. Ce qu’elle a fait est certes répugnant et dégradant, mais la vérité est que la députée Abir Moussi ne m’a pas insultée ni ne m’a attaquée. Elle m’a juste répondu sur un ton d’énervement, et moi je n’ai pas de problème avec l’énervement….»
Une dispute délibérément provoquée par les deux parties
Mme Abbou a ensuite rappelé à son collègue qu’il aurait pu être plus objectif s’il avait cité d’autres acteurs de la dispute, notamment Seifeddine Makhlouf (Al-Karama) «qui, à la vérité, était au même niveau que Abir sinon pire qu’elle».
Et Mme Abbou de conclure en renvoyant dos-à-dos les islamistes et les destouriens, en écrivant : «Il était clair, même pour quelqu’un à sa première année en politique, que la dispute était délibérément provoquée par les deux parties. Vous aimez beaucoup vous disputer avec Abir et vous provoquez même les disputes. Et c’est le peuple, finalement, qui en paye les frais», laissant entendre par là que ce jeu fait l’affaire des deux partis, lesquels sont en tête des sondages d’opinions, et presque ex-aequo.
Cherchez les dindons de la farce !
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