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Les Tunisiens doivent réussir la stratégie de l’après-Covid

La levée totale du couvre-feu hier, lundi 8 juin 2020, signe symboliquement la victoire sur le coronavirus en Tunisie. Cette décision a été prise après 17 jours sans enregistrer aucun cas de contamination locale, et ce grâce à une stratégie considérée globalement comme réussie, eu égard l’évolution de l’épidémie et le nombre limité de morts, malgré les prédictions alarmistes des épidémiologistes au début de la pandémie.

Par Pr Faouzi Addad *

Le couvre-feu, la fermeture des frontières, la fermeture des écoles et le confinement total sont autant de mesures introduites relativement précocement et qui sont pour une grande partie à l’origine de ce succès. Ces mesures auront de lourdes retombées économiques, que les Tunisiens devront supporter dans les prochains mois. Elles auront aussi des répercussions sanitaires car de nombreuses autres pathologies ont été négligées durant cette phase devant l’urgence du combat contre le Covid-19.

Gagnons le défi de la réouverture des frontières

Le chapitre du coronavirus-19 est-il définitivement clos en Tunisie ? Personne ne peut le dire avec certitude, mais c’est probablement le cas si on en croit les résultats des tests effectués ces derniers jours et qui ont évalué l’immunité atteinte par la population. Ceci sans oublier l’hypothèse dite des cellules mémoires capables de produire des anticorps protecteurs contre le Covid-19 après avoir rencontré, plusieurs années auparavant, des souches de coronavirus mois virulents.

Certes, la réouverture des frontières et notamment de l’espace aérien, fixée au 27 juin courant, nous confrontera à la situation ayant prévalu lors de l’arrivée du coronavirus chez nous, début mars derniers, porté par des voyageurs venus d’Italie et de France, mais j’ai confiance dans notre capacité à gérer cette nouvelle donne grâce à l’expérience acquise par les différents acteurs.

Maintenant, il est temps d’évaluer le niveau de l’immunité atteint sur nos territoires, à Tunis, Djerba, Hammamet, Sousse et Tabarka, des zones touristiques qu’il va falloir préserver d’un retour de la pandémie.

Le mot d’ordre aujourd’hui c’est «travailler, travailler et travailler»

Il est aussi temps pour nous de passer à autre chose et de reprendre notre vie antérieure, tout en gardant les mesures barrière comme tant une stratégie préventive qui, de toute manière, nous protégera contre beaucoup d’autres virus.

Après le «tester, tester et tester», il est temps d’adopter un autre mot d’ordre «travailler, travailler et travailler» pour permettre à notre pays de se relever durant la période post-Covid-19 qui commence, et en montrant que la Tunisie reste une destination sûre sur le plan sanitaire pour les touristes comme pour les investisseurs.

Les médias et les réseaux sociaux ont joué un rôle majeur dans la vulgarisation de l‘information médicale pour une meilleure sensibilisation des Tunisiens aux consignes émises par le ministère de la Santé. Un grand bravo à tous pour le professionnalisme démontré lors de cette crise. J’espère que l’on en gardera les points positifs pour l’avenir. Notre pays a toujours été un exemple à suivre. Fier d’être Tunisien.

* Professeur en cardiologie.

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