Nesrine Laamari, députée Machrou Tounes membre du bloc de la Réforme nationale, a accusé Mohamed Affes, élu Al-Karama, d’avoir tenté de l’agresser, au cours de la plénière de ce mercredi 17 juin 2020.
Pour dénoncer cet abus, Nesrine Laamari a demandé un point d’ordre, mais Samira Chaouachi, qui présidait la plénière, lui a inexplicablement coupé le micro. La jeune députée a insisté pour prendre la parole et a fini, non sans mal, par l’avoir.
«Parce que je suis une femme et une jeune tunisienne, je ne permets pas à Si Affess de m’accuser et de s’adresser à moi dans un langage que je ne peux même pas répéter, surtout à l’ Assemblée», a-t-elle lancé, en ajoutant : «Ce n’est pas parce que je suis une femme que je suis faible ! Première leçon, vous qui parlez au nom de « Top rojla » (une sorte de slogan utilisé par les députés Al-Karama, voulant dire de « vrais hommes », Ndlr), apprenez qu’un homme, un vrai, ne lève jamais la main sur une femme».
Nesrine Laamari a ajouté qu’elle était en mesure de répondre à son agresseur, mais qu’elle préfère s’abstenir, par respect à l’Assemblée et pour ne pas tomber bas. Elle a aussi reproché à Samira Chaouachi, non seulement de lui avoir coupé le micro, mais aussi de n’avoir pas réagi d’elle même, en dénonçant cette agression.
«J’aurais souhaité que vous dénonciez un tel comportement, parce que l’on ne peut pas permettre de tels abus au sein d’une Assemblée, et que vous vous montriez solidaire, vous et les femmes de ce parlement. Mais maintenant, quoi que vous disiez, c’est bien trop tard», a encore lancé Nesrine Laamari, sous les applaudissements de ses collègues.
Samira Chaouachi a répondu qu’elle n’avait ni entendu ni vu cette scène, ajoutant qu’elle soumettra ce point au bureau de l’Assemblée pour que des mesures soient prises.
«Nous dénonçons toute forme de violence contre tous les députés qu’il s’agisse d’une femme ou d’un homme», a ajouté Mme Chaouachi.
Y. N.
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