En vertu de la décision de l’assemblée générale du Conseil national de la comptabilité tenu le 6 septembre 2018, les sociétés cotées à la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT), les banques et les établissements financiers, les sociétés d’assurance et de réassurance sont appelées à établir leurs états financiers consolidés selon les normes internationales d’informations financières (IFRS) à partir du 1er janvier 2021.
Par Amine Ben Gamra *
L’adoption de ces normes internationales dans un tel délai sera un défi surtout pour les institutions financières et les sociétés d’assurance pour deux raisons principales : d’une part, l’adoption des normes internationales dès 2021 nécessite un effort coordonné des parties concernées et, d’autre part, les coûts y afférents sont importants. Surtout l’adoption des normes «IFRS 09 : Instruments financiers» et «IFRS 17 : Contrats d’assurance».
Un parcours fastidieux, long, compliqué et coûteux
En effet, pour les institutions financières et les sociétés d’assurance, l’implémentation des normes IFRS n’est pas un simple ajustement des normes comptables. Il s’agit d’un parcours fastidieux, long, compliqué et coûteux qui devrait impliquer tous les départements de la société. C’est une remise en cause de l’organisation vers plus de transparence et plus d’efficacité. Elle nécessite donc une approche pluridisciplinaire entre la comptabilité, les risques et les systèmes d’information. Il est impératif que le conseil d’administration et les cadres dirigeants comprennent l’ampleur de l’impact de la norme sur leur entreprise et tiennent compte du nombre d’acteurs impliqués.
Les institutions financières et d’assurance vont donc devoir effectuer une réforme complète de leurs systèmes de synthèse en adoptant, en parallèle, un processus de comptabilité et de reporting qui repose sur des procédures trop complexes.
L’implémentation des normes IFRS a non seulement un impact significatif sur les organisations comptables et les risques, mais influe également sur d’autres départements au sein des institutions financières et des sociétés d’assurance.
Une transition génératrice d’opportunités
Cette transition aura, certainement, un coût à assumer mais le plus important, c’est qu’elle sera génératrice d’opportunités en termes d’intégration dans l’économie mondiale globale, d’attraction des flux d’investissements étrangers, de facilitation de l’accès aux marchés financiers internationaux et de renforcement de la confiance des investisseurs et des bailleurs de fonds. Le jeu en vaut donc la chandelle. Et l’opération doit être considérée comme un investissement tourné vers l’avenir.
* Expert comptable, commissaire aux comptes, membre de l’Ordre des experts comptables de Tunisie.
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