Le parti Machrou Tounes a dénoncé, aujourd’hui, lundi 29 juin 2020, les menaces proférées contre le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi. «Ces menaces sont proférées par des groupes sanguinaires connus», déplore le parti présidé par Mohsen Marzouk.
Machrou Tounes, qui a précisé que ces menaces circulent sur les réseaux sociaux, s’est également dit étonné de l’absence d’une sécurité cybernétique pour pouvoir démanteler ces groupes et arrêter les commanditaires.
«Nous rappelons que les dirigeants de Machrou ont également fait les frais de menaces similaires, sans aucune réaction du parquet», lit-on encore dans le communiqué.
Rappelons que Noureddine Taboubi, qui présidait, dimanche un rassemblement à Sfax, avait qualifié la coalition Al-Karama, présidée par Seifeddine Makhlouf de «Coalition du mal» en lançant :«Il est clair aujourd’hui que la bataille est devenue politique par excellence. Des parties extrémistes cherchent à porter atteinte à la démocratie et aux acquis de l’Etat civil».
Seifeddine Makhlouf qui le 3 juin courant avait qualifié, en pleine plénière à l’Assemblée, les dirigeants de la centrale syndicale d’«animaux», a, en réaction, appelé, hier, le ministère de l’Intérieur à protéger les dirigeants d’Al-Karama, qu’il estime menacés par… M. Taboubi.
Des partisans de cette coalition islamiste ont, pour leur part, insulté l’UGTT, et ses dirigeants, dont Noureddine Taboubi et certains ont même été jusqu’à appelé à son «élimination».
Dans un autre groupe Facebook, attribué au parti Ennahdha, un internaute à posté un statut menaçant : «Taboubi doit rendre des comptes, ou bien, nous serons obligés de faire couler son sang et de le faire disparaître»…
Rappelons aussi que des dirigeants de l’union régionale de travail de Sfax sont en détention, depuis mai dernier, suite à une plainte du député Al-Karama, Mohamed Affes, qui les accuse de l’avoir agressé.
L’UGTT, qui a dénoncé la lenteur de la justice dans le traitement de cette affaire, a déposé cinq plaintes, le 2 juin, contre Al-Karama : «un parti qui se dit politique et qui est en réalité le pare-choc d’un parti hostile à l’UGTT», avait accusé Noureddine Taboubi, par allusion à Ennahdha.
Y. N.
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