L’amélioration des recettes de l’Etat et le rééquilibrage de ses finances publiques ne sont pas tributaires de la mise en place de nouveaux impôts, seule levier utilisé jusque-là par les décideurs, mais de la recherche de sources de financement hors impôts à travers des programmes d’investissement financés par des apports externes.
Par Atef Hannachi *
Les mesures prises en Tunisie pour la relance de l’économie face à l’impact de la crise induite par la pandémie de la Covid-19 se sont traduites principalement par la contribution exceptionnelle au profit des salariés et des entreprises, notamment par des crédits bancaires garantis par l’Etat.
Toutefois, l’Etat, qui s’est trouvé privé d’importantes recettes pouvant lui permettre d’honorer ses engagements, est en train de préparer une loi de finance complémentaire pour cette année 2020 qui a décidément très mal démarré et qui doit s’achever avec une croissance négative de -6 à -11%, selon les estimations des experts.
En France et en Allemagne, l’Etat et les entreprises ont commencé à établir des plans de restructuration. Les mesures financières au profit des entreprises ont été généreuses et ont comporté une aide unique, non remboursable, de 9.000 euros pour les entreprises de moins de 5 salariés et de 15.000 euros pour celles comptant moins de 10 salariés, qui doit leur permettre de faire face aux dépenses récurrentes durant les trois mois de confinement sanitaire.
Comparativement, les mesures prises par le gouvernement en faveur des entreprises, notamment le prêt garanti par l’Etat, restent insuffisantes, surtout si les entreprises bénéficiaires n’établissent pas, en même temps, un plan interne de sauvetage.
Ce plan de sauvetage ne comprend pas uniquement le payement des salaires et des frais engagés au cours de la période d’arrêt mais également un plan d’investissement et de relance commercial.
De même l’Etat comme acteur économique a intérêt à établir lui aussi un plan de restructuration des entreprises publiques, presque toutes mal en point sinon déficitaires bien avant la crise de la Covid-19 qui n’a pas arrangé leurs affaires mais aggravé leurs difficultés. Il doit aussi revoir ses engagements pour pouvoir les honorer.
Nous estimons, cependant, que l’amélioration des recettes de l’Etat et le rééquilibrage de ses finances publiques, ne sont pas tributaires de la mise en place de nouveaux impôts, seule levier utilisé jusque-là par les décideurs par paresse intellectuelle ou par manque d’imagination et d’audace, mais de la recherche de sources de financement hors impôts à travers des programmes d’investissement financés par des apports externes. Mais cela est plus facile à dire qu’à faire, surtout en cette période d’après-Covid où la crise est généralisée…
* Expert comptable.
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