Les Tunisiens laïques et progressistes gagneraient à faire pression pour éviter que les islamistes d’Ennahdha ne parviennent pas à installer leurs larbins à la Cour constitutionnelle et faire en sorte que de brillants universitaires tels que Sadok Belaïd, Slim Laghmani, Salsabil Klibi, Yadh Ben Achour, Amine Mahfoudh et Sana Ben Achour, lesquels sont d’excellents juristes, éclairés et intègres, y prennent leurs quartiers.
Par Mohamed Sadok Lejri *
Il faut comprendre que les islamistes s’intéressent au plus haut point à la formation de la Cour constitutionnelle dans la mesure où ils sont mus par le désir de lui imposer des juristes conservateurs et pénétrés des mêmes idéaux moyenâgeux qu’eux. Pour ce faire, ils vont tenter de peser de tout leur poids sur l’hémicycle du Bardo, mais aussi sur le président de la République et le Conseil supérieur de la magistrature, afin de placer leurs pions et modeler le visage futur de la Tunisie à leur image.
Les «Frères musulmans» veulent imposer leur charia
Rached Ghannouchi et ses sbires joueront, sans l’ombre d’un doute, un rôle déterminant lors de la composition de la Cour constitutionnelle, un organe ô combien crucial pour l’avenir des libertés en Tunisie, et lors de l’édification des institutions qui exerceront une influence décisive sur l’avenir de ce pays.
Ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour que l’Assemblée des représentants de la populace (ARP) et les partis d’obédience islamiste et identitaire puissent jouer un rôle prépondérant dans l’islamisation des institutions et de la société, notamment en plaçant à la Cour constitutionnelle des juristes qui jugeront la conformité des lois selon les principes de l’islam et à l’aune de leurs propres convictions et valeurs.
Le souhait des islamistes de voir la future Cour constitutionnelle investie par les leurs ne se réalisera toutefois qu’avec le concours des voix des députés mercenaires. Or l’ARP est infestée d’islamo-terroristes, d’affairistes aux pratiques mafieuses, de contrebandiers et trafiquants sans scrupules; ce qui est susceptible de favoriser la mainmise des islamistes sur la future Cour constitutionnelle.
Un repaire de bouffeurs à tous les râteliers
Il ne faut pas être devin pour comprendre que, hormis quelques-uns qui se comptent sur les doigts d’une main, les députés de ce repaire de bouffeurs à tous les râteliers qu’est l’ARP ont vendu leur âme au diable depuis belle lurette et se laisseront appâter par les promesses que leur fera Ennahdha, c’est-à-dire un ou deux maroquins dans le prochain gouvernement et quelques avantages de divers genres (une trêve de tracasseries et d’embarras judiciaires pour un certain temps, etc.).
À présent, quelques noms circulent dans les couloirs pour la présidence de la Cour constitutionnelle. Noureddine Ghazouani, un avocat terne, qui ne présente pas le meilleur profil pour cette mission et qui s’est enrichi en passant sa vie à défendre les affairistes, semble avoir de sérieuses chances de finir président de la Cour constitutionnelle.
Les Tunisiens laïques et progressistes gagneraient à faire pression sur tout ce beau monde pour que de brillants universitaires tels que Sadok Belaïd, Slim Laghmani, Salsabil Klibi, Yadh Ben Achour, Amine Mahfoudh et Sana Ben Achour, lesquels sont d’excellents juristes, éclairés et intègres, prennent leurs quartiers dans cette Cour.
Il nous appartient de donner de la voix et de faire pression pour que nous ne rations pas le coche. Demain, il sera trop tard. Alors, ne les laissons pas faire !
* Universitaire.
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