Imen Bettaieb visée par une campagne de dénigrement pour avoir signé la motion pour le retrait de confiance à Ghannouchi

Victime d’une campagne de dénigrement et de harcèlement pour avoir signé la motion de censure pour le retrait de confiance au président de l’Assemblée, Rached Ghannouchi, la députée indépendante Imen Bettaieb a annoncé qu’elle va saisir la justice.

Imen Bettaieb a précisé avoir signé cette motion, estimant que l’administration du parlement a été politisée par Rached Ghannouchi et que cela a créé des conflits et entrave désormais les travaux de l’Assemblée : «On ne peut plus travailler, on ne peux plus continuer comme ça», a-t-elle déploré, dans une vidéo postée ce mardi 21 juillet 2020, sur son compte Facebook.

La députée a également rappelé que le bloc Ennahdha lui avait demandé de signer la motion pour le retrait de confiance au chef du gouvernement Elyes Fakhfakh, et qu’elle avait répondu qu’elle la signera lorsque le rapport de la commission sera dévoilé.

«Je ne veux pas être un pion qu’on utilise pour des calculs et des règlements de comptes. En politique, je n’ai ni ennemis, ni amis, j’ai des collègues avec qui je travaille pour des projets communs pour le bien de la patrie», a-t-elle dit.

«Je n’ai aucune appartenance politique, et ce n’est pas parce que je porte le voile et que je pratique ma religion, que je suis liée à Ennahdha. Ce n’est pas non plus parce que j’ai signé la motion pour destituer le président du parlement que je suis pro PDL. Je suis une élue du peuple, qui prend des décisions réfléchies et qui servent l’intérêt général du pays. Je serai toujours cette députée neutre qui se bat pour le pays, sans calculs», a ajouté la députée, tout en déplorant les insultes dont elle a été victime et en «remerciant» les pages sponsorisées qui se sont chargées de diffuser des posts portant atteinte à sa personne, par allusion au parti islamiste Ennahdha, qui recourt massivement à ce genre de pratiques pour intimider ses adversaires politiques.

Imen Bettaieb a aussi affirmé qu’elle saisira la justice, en indiquant qu’elle préfère n’accuser aucune partie. Mais les parties hostile sont, en tout cas, facile à deviner…

Plusieurs députés ont exprimé leur solidarité avec leur collègue, à l’instar de Hichem Ajbouni (Attayar) : «Toute ma solidarité avec Imen Bettaieb, une députée éduquée, respectable et respectée», a-t-il écrit sur son compte Facebook, en appelant les détracteurs de sa collègue à élever le niveau.

Y. N.