L’Institut national de la statistique (INS) de Tunisie, en collaboration avec IFC (membre du Groupe de la Banque mondiale), a lancé une enquête pour évaluer l’impact de la Covid-19 sur le secteur privé.
Cette enquête, en 3 phases, est menée par téléphone auprès d’un panel de 2.500 entreprises représentatives du secteur privé. La première vague de l’enquête a été menée en mai et juin 2020. Elle a permis d’interroger les entreprises tunisiennes sur les thématiques suivantes : leur état de fonctionnement pendant la pandémie de Covid-19 ; l’évolution des facteurs impactant leur activité ; les mesures à leur disposition pour faire face à la crise ; les mécanismes d’ajustements mis en place ; la durabilité des activités et l’existence et l’utilisation des Plans de continuité d’activité; ainsi que les attentes et les incertitudes de ces entreprises.
«Cette enquête, menée en collaboration avec IFC, adapte au contexte tunisien une enquête menée dans de nombreux pays touchés par la crise sanitaire. Elle permet de mieux comprendre et suivre l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le secteur privé en Tunisie. En plaçant la Tunisie sur une échelle internationale, on peut ainsi optimiser une palette de mesures pour soutenir le secteur privé tunisien», a déclaré Adnen Lassoued, directeur général de l’INS.
Georges Joseph Ghorra, représentant résident d’IFC en Tunisie, a quant à lui déclaré : «Cette enquête permet de faire un état des lieux précis et objectif de l’impact de la crise de la Covid-19 sur le secteur privé tunisien pour mieux ajuster les politiques publique et les activités d’IFC, y compris son appui au secteur privé tunisien. Nous nous félicitons de notre excellente coopération avec le ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale, ainsi que l’Institut national de la statistique dans un contexte difficile. Au cours des semaines à venir, nous serons en mesure de comparer les résultats à ceux d’autres pays qui ont participé à la même enquête».
Les principaux résultats de cette enquête sont les suivants :
1-La majorité des entreprises était active au 30 juin 2020 : 88,7% des entreprises se déclaraient en activité, dont 24,5% sans interruption et 64,2% rouvertes après interruption, tandis que 10,8% des entreprises étaient encore temporairement fermées. 0,4% ont fermé définitivement. Cependant, 35% des entreprises en activité déclarent faire face à un risque de fermeture définitive dans les conditions actuelles et 72,4% des entreprises affirment risquer de ne pas être en mesure d’assurer certaines de leurs dépenses avec les fonds disponibles.
2- La crise sanitaire a fortement perturbé les activités des entreprises tunisiennes: 88,8% d’entre elles ont déclaré avoir subi une baisse de leur chiffre d’affaires durant le mois d’avril 2020. Parmi celles qui ont pu maintenir leur activité durant cette période, 78,2% ont enregistré une baisse de leur cash-flow, 70,1% ont enregistré une baisse de la demande, 69,8% ont déclaré une baisse des heures travaillées, 61,1% ont signalé une difficulté d’accès au service financier et 50,6% ont signalé une difficulté d’approvisionnement en matières premières.
3- En termes d’emplois, les entreprises du secteur privé auraient effectué des ajustements limités pendant le mois d’avril : 50,1% des entreprises ont déclaré ne pas avoir effectué d’ajustements, 18,7% auraient donné des congés payés et 9,6% des congés sans solde. 11,5% des entreprises ont déclaré avoir procédé à des réductions de salaire. Seules 4,5% des entreprises ont déclaré avoir eu recours à des licenciements en avril et 1,2% à des recrutements.
4- La crise sanitaire a stimulé le processus de digitalisation des entreprises : pour faire face à la crise, 12,5% des entreprises ont augmenté leur présence en ligne principalement pour faciliter le télétravail et pour accomplir des tâches administratives.
5- Résilience et Continuité des activités : peu d’entreprises ont des plans : seules 13,3% des entreprises interrogées disposent d’un Plan de continuité des activités (PCA). Ces PCA intègrent notamment le télétravail pour 25,9% des entreprises.
6- Les entreprises réclament plus de soutien face à la crise : les 3 mesures les plus demandées par les entreprises sondées sont : des exonérations/réductions d’impôt (43,7%), des injections directes de liquidités (40,7%), et des allègements fiscaux (36,6%). Au total, moins de 10% des entreprises interrogées déclarent avoir bénéficié des mesures gouvernementales. Parmi les entreprises qui n’en auraient pas bénéficié, 37% déclarent pourtant en avoir fait la demande, tandis qu’un quart ne pas l’avoir fait.
Cette étude s’intègre dans le cadre du programme d’amélioration du climat des affaires d’IFC en Tunisie avec le soutien du secrétariat d’Etat suisse à l’Économie (Seco) et de l’Union européenne (UE).
Source : communiqué.
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