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La dette de Rached Ghannouchi et des islamistes envers Béji Caïd Essebsi

Le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi s’est déplacé aujourd’hui, samedi 25 juillet 2020, au mausolée de Sidi Belhassen, à Tunis, où est enterré l’ancien président de la République, Béji Caïd Essebsi. Plus que de la gratitude, la reconnaissance d’une dette…

Par Imed Bahri

Un communiqué laconique du Bardo mentionnait «Rached Kheriji Ghannouchi, président de l’Assemblée des représentants du peuple, s’est recueilli sur la tombe du président Béji Caïd Essebsi pour commémorer la première année de sa disparition.»

Ghannouchi a récité la fatiha à la mémoire de Caïd Essebsi et à déposé une magnifique gerbe composée de fleurs de lys et de roses blanches, symbole de la paix éternelle retrouvée. Pour l’un, en tout cas, car pour l’autre, les tempêtes politique se poursuivent et s’intensifient.

Un peu plus tôt dans la journée, Ghannouchi avait inauguré l’amphithéâtre portant le nom du défunt président au sein de l’Académie parlementaire récemment créée, au Bardo. Et a rencontré, à cette occasion, des membres de sa famille, notamment son frère, le célèbre avocat Slaheddine Caïd Essebsi.

Ghannouchi rend ainsi un hommage posthume appuyé à celui qui fut l’un de ses plus virulents adversaires politiques, entre 2011 et 2014, avant de devenir l’un de ses plus fervents partenaires, après l’accession du fondateur de Nidaa Tounes à la présidence de la république, en janvier 2015.

Entre les deux hommes, les malentendus étaient fréquents, mais le dirigeant islamiste n’oublie pas qu’il doit à son adversaire la «réintégration» du parti islamiste dans la scène politique tunisienne, après son violent rejet en 2013, après les assassinats des dirigeants de gauche Chokri Belaid et Mohamed Brahmi par des extrémistes religieux proches de la mouvance islamiste.

Cette réintégration, inespérée et obtenue à un prix raisonnable, a été le prélude au renforcement de la présence des islamistes sur la scène politique tunisienne, devenue aujourd’hui une domination à peine contestée.

Réciter la fatiha à la mémoire de feu Caïd Essebsi est donc la moindre des reconnaissances…

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