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Le salut de la Tunisie passera par la relance de l’investissement extérieur

En démocratie, la politique prend du temps, mais les difficultés économiques pourraient rapidement rendre la vie des gens très difficile et ingérable. Aussi un gouvernement doit-il être capable d’agir rapidement et efficacement pour mobiliser les fonds extérieurs dont il a besoin pour financer ses budgets de fonctionnement et de développement.

Par Amine Ben Gamra *

La Tunisie a besoin d’environ 5 à 6 milliards de dollars d’aide et de prêts par an au cours des trois prochaines années et les donateurs étrangers semblent bien disposés à mettre la main à poche. Aussi, le nouveau gouvernement, que doit composer Hichem Mechichi, désigné samedi 25 juillet 2020, par le président de la république Kaïs Saïed, doit-il inclure des compétences dans le domaine des finances internationales et des relations commerciales et économiques entre les pays. Et qui sachent aussi récupérer les milliards de biens, d’actions et d’or que le clan Ben Ali possède en France, en Suisse, au Canada, aux Etats-Unis, et ailleurs.

Prouver que la démocratie peut être source de prospérité économique

La Tunisie bénéficie du soutien de ces pays, qui à travers des prêts et des garanties d’investissement accordés à notre pays, voudraient l’aider à se stabiliser et prouver ainsi que la démocratie est efficace et qu’elle n’est pas source de désordre et de pauvreté pour les populations.

Aussi, les dirigeants tunisiens doivent-ils démontrer que ce que produit le vote démocratique et une plus grande liberté d’expression est mis à profit et renforcer les tournées internationales de promotion de la Tunisie en tant que lieu attractif pour les investissements étrangers.

Il est nécessaire aujourd’hui de conforter l’investissement privé surtout étranger, qui ne représente actuellement qu’un dérisoire taux de 20% de l’enveloppe total des investissements.

Jusque-là, la croissance – du reste très faible – a été alimentée par la consommation, aspirant les importations et non les investissements privés. Cette situation entraîne un déficit toujours croissant de la balance du commerce extérieur et une aggravation de l’endettement extérieur.

Mettre l’accent sur la relance de l’investissement extérieur

Il faut, par ailleurs, renégocier les anciens contrats conclus avec les investisseurs étrangers pour l’exploration pétrolière et gazière, mieux défendre l’intérêt de la Tunisie, profiter de meilleurs avantages contractuels et veiller à ce que ce secteur contribue activement à la reprise économique de la Tunisie.

Remettre le pays au travail, restaurer la confiance des opérateurs économiques, nationaux et étrangers, et s’assurer que les investissements privés annoncés sont réellement réalisés sont les principales missions du prochain gouvernement. Ce sera le test décisif pour savoir si la Tunisie est capable de relancer sa croissance économique au cours des prochaines années.

* Expert comptable, commissaire aux comptes, membre de l’Ordre des experts comptable de Tunisie.

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