Le bloc parlementaire Al-Karama a annoncé (sans surprise) ce soir, mardi 28 juillet 2020, qu’il boycottera la séance plénière consacrée au retrait de confiance au président du parlement, Rached Ghannouchi, estimant que la motion de censure est une «manœuvre politique».
«Cette motion a été émise par le bloc fasciste de Ben Ali et d’autres blocs, et la coalition Al-Karama informe l’opinion publique qu’elle n’est pas concernée par cette bataille, car elle s’inscrit dans la continuité du système corrompu» lit-on encore dans le communiqué de cette coalition islamiste, qui affirme que considérer que la mauvaise gestion de l’Assemblée par Rached Ghannouchi comme une raison pour demander à sa destitution n’est qu’un «prétexte fallacieux».
«Les travaux des plénières ainsi que des commissions parlementaires se déroulaient normalement s’il n’y avait pas les perturbations causées par le bloc de Ben Ali», accuse la coalition Al-Karama.
Le bloc, présidé par Seifeddine Makhlouf, a appelé les députés à se tenir à l’écart de cette bataille et à boycotter eux aussi la plénière.
Cet appel n’est de toute façon pas étonnant venant d’Al-Karama qui, rappelons-le, est une excroissance du parti islamiste Ennahdha, qui défend donc ici son cheikh et ses intérêts…
Rappelons que la motion signée par 73 députés (en plus des 16 du Parti destourien libre dont la liste a été remise séparément) qui ont exprimé leur accord sur l’éviction de Ghannouchi, sera examinée en plénière, jeudi 30 juillet, et que 109 voix sont requises afin qu’elle soit adoptée.
Y. N.
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