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Vote de confiance au gouvernement Mechichi : Ennahdha pas encore décidé, selon Mohamed Khalil Baroumi

Le dirigeant et membre du bureau exécutif d’Ennahdha, Mohamed Khalil Baroumi, a indiqué aujourd’hui, mardi 25 août 2020, que son parti n’a pas encore pris de décision finale concernant sa position vis-à-vis du gouvernement proposé par Hichem Mechichi, précisant qu’il tranchera suite à la réunion du conseil de la Choura du mouvement islamiste durant les deux prochains jours.

Baroumi s’est, par ailleurs, montré très insatisfait de l’équipe gouvernementale proposée et du processus adopté par Mechichi pour la former, affirmant que ce dernier n’a pas révélé de programme clair qui permettrait aux partis de se décider, et estimant que cela a donné lieu à un gouvernement «faible et sans aucune expérience politique, ni même administrative».

Il a également mis en doute l’indépendance de certains de ses membres et fait savoir que son parti a des réserves sur quelques ministres, à l’instar de celui de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, sans doute pour avoir été l’un des coordinateurs de la campagne électorale du président de la république, Kaïs Saïed.

D’ailleurs, pour M. Baroumi, il y a une ingérence manifeste du chef de l’Etat dans la nomination de certains ministres. «C’est le gouvernement du Président 2», a-t-il lancé.

Sur un autre plan, il a indiqué qu’Ennahda n’avait pas été consulté comme il se devait lors des concertations officielles autour de la formation du gouvernement, ajoutant que l’exclusion des partis et de leurs propositions était préjudiciable à la démocratie.

Malgré tout, Ennahdha devrait finir par accorder sa confiance au prochain gouvernement. D’abord pour mettre fin le plus tôt possible à la gouvernance d’Elyes Fakhfakh, chef du gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes, après la dégradation de ses relations avec lui. Et surtout parce que si le gouvernement Mechichi venait à chuter, cela donnerait lieu à la dissolution de l’Assemblée et à des élections anticipées qui feraient probablement perdre du poids parlementaire à l’alliance dont fait partie le mouvement islamiste (avec Qalb Tounes et Al-Karama), qui plus est en faveur de son ennemi juré, le Parti destourien libre (PDL) de Abir Moussi.

Par ailleurs, Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha et président de l’Assemblée, aurait beaucoup de mal à se faire réélire au perchoir.

C. B. Y.

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