Le comité directeur des Journées cinématographiques de Carthage (JCC 2020) a organisé une conférence de presse le mardi 15 septembre à la Cité de la Culture Chedly Klibi, à Tunis, afin de revenir sur les panels ayant eu lieu dans le cadre des préparatifs de la prochaine édition et du forum «Hier, aujourd’hui et demain».
Par Fawz Benali
«L’enjeu n’est pas de savoir qui va diriger les JCC, mais de savoir comment le film peut enrichir notre rapport au monde», ainsi est présenté le forum qui se tiendra le 8 novembre prochain en marge de la 31e édition des JCC, prévue du 7 au 12 novembre 2020; une édition organisée dans des conditions sanitaires particulières à cause de la propagation du coronavirus (Covid-19), ayant contraint le festival à annuler la compétition officielle, pour la première fois depuis sa création.
Une édition exceptionnelle malgré tout
Malgré l’absence de la compétition officielle, cette édition sera exceptionnelle et riche en découvertes, promet le nouveau directeur des JCC Ridha Behi, et ce, notamment pour le jeune public qui aura la chance de visionner les films qui avaient marqué l’histoire du festival depuis sa création en 1966. Ça sera aussi l’occasion de marquer un temps d’arrêt pour réfléchir ensemble (professionnels, critiques, universitaires et cinéphiles) sur un nombre de questions autour de l’identité, de la mémoire et du devenir du festival, d’où le choix d’organiser le forum «Hier, aujourd’hui et demain» qui suivra les quatre panels récemment organisés autour de quatre thématiques différentes : l’industrie et le marché de la distribution, le rayonnement du festival, les archives et la réception critique, et enfin le devenir du festival.
De sa part, le cinéaste et ancien directeur des JCC Ibrahim Letaïef, qui revient cette année dans le comité d’organisation en tant que directeur artistique, a assuré qu’aucun report ou annulation ne sont envisagés. «Cette édition aura bien lieu et elle sera festive. On prendra exemple sur le Festival international du film de Venise », a-t-il dit, expliquant que la Mostra de Venise est le premier festival international de cinéma à avoir eu lieu en plein milieu de la crise sanitaire mondiale et que l’on doit apprendre de cette expérience réussie, en adoptant un protocole sanitaire similaire.
« Un festival qui n’a pas de mémoire ne peut pas exister«
Ibrahim Letaïef a également souligné l’importance et même l’urgence de structurer le festival afin de garantir son indépendance financière et juridique, mais aussi pour que chaque comité directeur puisse travailler dans la durée, la continuité et en toute transparence.
Cette édition sera centrée sur la question de la mémoire d’abord à travers la projection des films gagnants des différentes éditions, mais aussi et surtout en entamant un gros chantier dont on parle depuis quelques années, celui de l’archivage. Il s’agit d’un travail de longue haleine qui a déjà commencé par la collecte et la numérisation d’articles, de revues et de photographies qui permettront par la suite de créer une plateforme accessible à tous et capable de réunir l’ensemble des archives des JCC.
Le forum «Hier, aujourd’hui et demain» sera d’ailleurs en grande partie orienté vers cette question de préservation de la mémoire des JCC. «Il ne s’agit pas d’une nostalgie pour le passé (…) Notre identité prend forme dans notre enracinement (…) Un festival qui n’a pas de mémoire ne peut pas exister», a souligné le critique Kamel Ben Ouanes lors de ce point de presse.
Une deuxième conférence de presse est prévue pour la fin du mois d’octobre pour annoncer le programme détaillé de la 31e édition.
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