Le dirigeant et député du mouvement Ennahdha, Samir Dilou, est revenu aujourd’hui sur la pétition signée par 100 Nahdhaouis, dont lui-même, pour appeler le président du parti, Rached Ghannouchi, à ne pas présenter sa candidature pour un nouveau mandat, lors du 11e congrès du parti, qui se tiendra dans quelques mois.
L’invité de Mosaïque FM a précisé que l’objectif de la pétition n’est pas d’isoler le leader historique du mouvement islamiste, ni de mettre fin à ses fonctions au sein du parti, mais de réclamer le respect du règlement intérieur d’Ennahdha, dont l’article 31 limitant le nombre de mandatures présidentielles à deux seulement.
Les signataires demandent donc à ce que ce le règlement intérieur ne soit pas modifié à la dernière minute, et ne remettent pas en question, selon l’avocat, le rendement de Ghannouchi durant les 29 ans de sa présidence, Ennahdha étant officiellement créé en 1991, mais Ghannouchi conduit le mouvement islamiste tunisien depuis sa fondation en… 1969, c’est-à-dire depuis 51 ans, ce qui est à peine imaginable.
Dilou estime qu’il est nécessaire, pour tous les partis, y compris le sien, d’intégrer les jeunes et les femmes aux commandes, ajoutant qu’il est conscient du fait que les problèmes de son mouvement ne se limitent pas à l’article 31 du règlement intérieur. «Des jours difficiles attendent Ennahdha», a-t-il, par ailleurs, lancé, sans donner plus de précisions, laissant entendre que les divergences actuelles au sein d’Ennahdha sont en passe de devenir des divisions et pourraient, si une solution négociée n’est pas trouvée, conduire à l’éclatement du parti.
D’ailleurs, M. Dilou, a cité, au passage, le mauvais exemple à ne pas suivre, celui de Nidaa Tounes, éclaté en plusieurs morceaux avant de quasiment disparaître de la scène suite à des divisions internes. L’allusion est on ne peut plus explicite : Ennahdha n’est pas à l’abri d’un pareil sort.
L’ancien ministre des Droits de l’homme et de la Justice transitoire a, d’autre part, refusé de commenter la lettre qui circule sur les réseaux sociaux et présentée comme une réponse de Ghannouchi, et dans laquelle ce dernier comparerait la demande des signataires à une tentative de putsch, se contentant de dire que si elle s’avérait authentique, il serait contre sa publication «de cette manière».
Il a, sur un autre plan, assuré qu’il n’a l’ambition d’occuper aucun poste, ni au sein de son parti, ni dans le gouvernement, ni même il n’ambitionne de conduire le bloc parlementaire d’Ennahdha.
C. B. Y.
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