Chez les extrémistes d’Al-Karama, il n’y a aucune limite dans la haine, l’insulte, l’injure et la violence verbale envers Abir Moussi. Leur leader, Seifeddine Makhlouf, se permet même de partager sur sa page Facebook des publications où la présidente du Parti destourien libre (PDL) est surnommée «Abir Moshe Dayan», par allusion à l’ancien ministre de la Défense israélien, considéré comme l’ennemi absolu dans la conscience de nombreux arabes et musulmans.
Par Imed Bahri
Les propos plus grossiers et plus orduriers les uns et les autres sur Abir Moussi, souvent partagés par Makhlouf, qui y ajoute son petit grain de sel ou son zeste de haine, entrent dans la case du «tahridh» ou l’appel à la haine. Quelle sera la prochaine étape, l’appel à la liquidation physique ?
Rappelons que le 10 juillet dernier, l’agitateur Makhlouf s’en est pris à la même Abir Moussi qui avait refusé qu’il fasse entrer à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) un individu fiché S par les services du ministère de l’Intérieur, c’est-à-dire suspecté d’activités terroristes, et lui avait lancé à plusieurs reprises, en étant hors de lui et ne sachant pas qu’il était filmé «Rassik taht sakina» (traduire : ta tête sera piétinée sous nos pieds). Mais cet extrémiste demeure intouchable.
La publication ordurière partagé par le francophobe Makhlouf dans laquelle Abir Moussi est qualifiée d’«Abir Moshe Dayan» est illustrée d’une caricature de la présidente du bloc parlementaire PDL comme une marionnette manipulée par un marionnettiste dont la main est aux couleurs du drapeau tricolore français, pour dire que Mme Moussi serait une marionnette de la France, car chez les agitateurs d’Al Karama, par bêtise et par populisme, le patriotisme se mesure au degré de la haine portée contre la France et la langue française.
Souvenons-nous, au lendemain de l’accession du parti islamiste Ennahdha au pouvoir en 2011, les leaders de la gauche, Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, entre autres, étaient soumis au même traitement de la part des dirigeants d’Ennahdha et d’Ansar Charia. La suite ont la connait : ils ont été assassinés par des extrémistes religieux, successivement, le 6 février et le 25 juillet 2013.
Tout cela pour dire que, face à de tels excès de violence verbale, le procureur de la république ne doit pas rester les bras croisés, car, face à tant de haine, on peut craindre sérieusement pour la vie de Mme Moussi, qui n’est pas à l’abri d’une agression perpétrée par un individu embrigadé. Car, dans cette nébuleuse islamiste où on ne sait pas où finit la modération et où commence l’extrémisme voire le terrorisme, il y aura toujours une tête brûlée pour passer à l’acte…
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