Commentant la deuxième lettre du « groupe des 100 Nahdhaouis », adressée à l’ensemble des membres du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi n’a pas annoncé qu’il ne se présentera pas pour un nouveau mandat à la tête d’Ennahdha. Au contraire, il a laissé entendre que cela restait envisageable.
Rappelons que 100 dirigeants d’Ennahdha, dont Samir Dilou, Abdellatif Mekki et Mohamed Ben Salem, lui ont adressé, le mois dernier, une lettre via laquelle ils l’ont appelé à ne pas soumettre sa candidature pour un 3e mandat en tant que président du mouvement islamiste, lors du 11e congrès du parti qui devrait avoir lieu en fin d’année, et ce, conformément aux exigences du règlement intérieur d’Ennahdha.
Mais à travers une première réponse sous forme d’une lettre qui lui a été attribuée et sa déclaration de ce jeudi 15 octobre, en marge de sa visite à Bizerte pour commémorer le 57e anniversaire de la fête de l’évacuation, le président d’Ennahdha et de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a plutôt laissé entendre le contraire.
Sous prétexte que «le congrès est maître de lui-même», comme il l’a réaffirmé, il a insinué que celui-ci peut transgresser le règlement intérieur du parti.
Fidèle à son baratin et aux mots pompeux qu’il emploie à chaque interview, Ghannouchi a, par ailleurs, assuré que ces mouvements qui précèdent la tenue du congrès représentaient «des signes de la démocratie au sein d’Ennahdha», une démocratie tenue par une main de fer, la sienne.
C’est tout de même drôle d’entendre un homme qui préside son parti depuis 29 ans (sans compter les années où ce parti s’appelait encore Mouvement de tendance islamique, MTI) et qui veut continuer à le faire en violant son règlement intérieur, se réjouir de la démocratie dans ce même parti.
C. B. Y.
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