La députée Souhir Askri a annoncé, ce vendredi 16 octobre 2020, qu’elle boycottera la plénière consacrée à l’amendement du décret-loi 116 relatif à la communication audio-visuelle, en prévenant : «Les lobbies de la corruption liés à la contrebande et au terrorisme veulent tuer la liberté d’expression et contrôler les médias pour semer le chaos dans le paysage médiatique».
Souhir Askri, qui estime que cette initiative de la coalition Al-Karama, soutenue par ses alliés Qalb Tounes et Ennahdha, ouvrira la porte à la corruption et à l’argent sale et permettra aux lobbies d’avoir la mainmise sur la scène médiatique, a alerté sur les conséquences de l’amendement dudit décret-loi.
«Cela représente une violation du droit et une vraie menace pour la liberté des médias, seul acquis de la révolution tunisienne. Les ennemis de la liberté veulent tuer la liberté de penser et mettre en place des médias parallèles pour ouvrir une autre porte à la corruption», a-t-elle déploré dans un statut publié sur sa page Facebook.
La députée s’est ensuite adressée aux journalistes en présentant des excuses : «Pardonnez-nous ! Au lieu de proposer des lois permettant d’améliorer la situation des professionnels des médias, de la presse écrite et électronique, nous voilà, à l’Assemblée, tenus de débattre de ce dangereux projet. Il aurait été plus important de débattre de lois visant à assurer une meilleure situation professionnelle et juridique aux journalistes et à les protéger».
Souhir Askri, qui a récemment démissionné du bloc national, désormais présidé par Ridha Charfeddine, en affirmant qu’elle refuse d’appartenir à un groupe parlementaire soutenu par la corruption et le terrorisme, a affirmé qu’elle boycottera la séance plénière prévue le 20 octobre et qui sera consacrée à l’amendement du décret-loi 116.
«Pour une presse libre et indépendante», a-t-elle conclu.
Y. N.
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