La présidente du Parti destourien libre (PDL) et de son bloc parlementaire, Abir Moussi, a averti contre la procédure de vote électronique et à distance sur le projet d’amendement du décret-loi n° 116 du 2 novembre 2011 relatif à la liberté de la communication audiovisuelle, et qui pourrait donner lieu à des fraudes. Ce vote est prévu demain, mardi 20 octobre 2020.
Dans un entretien téléphonique avec Shems FM, aujourd’hui, lundi 19 octobre, Mme Moussi a indiqué que le système de vote à distance qui sera adopté demain ne garantit pas le vote personnel et est en contradiction avec l’article 62 de la constitution qui insiste sur le le principe du vote individuel.
Selon le système de votre électronique, il est possible pour n’importe qui, disposant du code utilisé dans cette opération, de voter à la place d’un ou de plusieurs députés. Il lui suffit d’avoir les données du ou des députés concernés.
Mme Moussi a aussi rappelé que son parti a déposé auprès de la justice une demande pour faire annuler la réunion du bureau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) du 12 octobre ayant décidé l’assemblée plénière de demain et le vote électronique de l’amendement du décret-loi n° 116. La décision du tribunal devrait être annoncée aujourd’hui. «Nous aviseront après de la suite à donner à notre action», a conclu Mme Moussi, laissant entendre qu’elle ne se fait pas d’illusion sur la décision de la justice, souvent peu réactive vis-à-vis de ses plaintes.
Le projet d’amendement du décret-loi n° 116 a été présenté par la coalition Al-Karama et soutenu par Ennahdha et Qalb Tounes, et vise à libérer totalement le secteur audiovisuel, ce qui autorisera les chaînes et les radios diffusant actuellement en toute illégalité (notamment Nessma et Zitouna, appartenant à des dirigeants de Qalb Tounes et Ennahdha) et ouvrira le secteur aux financements occultes, à l’argent sale et aux opérations de blanchiment.
Imed Bahri
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