Dans un post intitulé «Avertissement au p’tit carriériste Mechichi» publié sur sa page Facebook hier, mercredi 21 octobre 2020, le juriste Chedly Mamoghli avertit les Tunisiens contre un nouveau coup fourré du chef du gouvernement Hichem Mechichi, qu’il qualifie de «machachou de la racaille islamo-affairiste», par allusion à l’alliance Ennahdha, Qalb Tounes et Al-Karama, dont il est devenu le servile serviteur.
Par Imed Bahri
Certes, ces trois blocs parlementaires, unis pour le pire, ont subi un échec cuisant, mardi, dans leur tentative de passage en force du projet d’amendement du décret-loi 116 du 2 novembre 2011 relatif à la communication audiovisuelle. «La forte mobilisation et le tollé suscité par cet amendement (…) ont fini par avoir raison de ce projet d’amendement», explique M. Mamoghli, ajoutant que «pour ne pas le retirer et subir une humiliation retentissante (…), ils ont maquillé leur échec en un faux-report», et avertissant : «Nous avons gagné une bataille mais pas la guerre.» Et pour cause : Hichem Mechichi s’est engagé à remettre à l’Assemblée le projet de loi sur la liberté de communication audiovisuelle présenté par le gouvernement Elyes Fakhfakh et qu’il avait lui-même retiré lundi pour permettre au projet d’amendement de la «troïka du mal» d’être examiné le lendemain par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Le chef du gouvernement a, en effet, fait promettre par ses services (il ne s’y est pas engagé solennellement lui-même) de remettre ledit projet à l’Assemblée… après sa révision.
Mechichi, bouée de sauvetage de la racaille islamo-affairiste
«Pourquoi le réviser alors que les professionnels du secteur en sont satisfaits?», s’interroge M. Mamoghli, qui a eu la puce à l’oreille. Et de lancer cet avertissement : «Que ce soit clair et net, si le p’tit carriériste Mechichi compte servir de bouée de sauvetage à la racaille islamo-affairiste en incorporant les dispositions explosives de l’amendement qui n’est pas passé mardi dans le projet de loi qu’il va remettre à l’Assemblée et si les révisions vont se faire selon les desiderata de Ghannouchi, Karoui et Makhlouf et bien la mobilisation ferme et frontale se poursuivra et c’est lui qui paiera le prix.»
Le juriste pousse plus loin son avertissement, où se lit la suspicion où une bonne partie de l’opinion tient désormais le chef de gouvernement : «Autant le p’tit carriériste Mechichi s’en fiche éperdument du pays et de ses intérêts et seul sa carrière et son ambition priment à ses yeux autant on s’en fiche éperdument de sa petite personne, de sa carrière et de son avenir politique. Lui, qui ne cesse de penser à Carthage, pas seulement en se rasant le matin mais aussi en enfilant son pyjama le soir (avant de mettre la tête sur l’oreiller ou le ‘‘coussin’’), la racaille islamo-affairiste lui ayant entretemps susurré à l’oreille qu’en cas de destitution de Kaïs Saïed, il sera leur candidat consensuel, doit se calmer. Le p’tit carriériste Mechichi n’a pas intérêt à nous provoquer en jouant à la bouée de sauvetage de la racaille islamo-affairiste sinon ça sera le feu et la fureur tous les jours et tout le temps et il pourra dire adieu à son avenir politique.»
Le chef de gouvernement le plus impopulaire de l’histoire de la Tunisie
Les mots forts et le ton ferme de cet avertissement traduisent s’il en est encore besoin le peu de confiance qu’un grand nombre de Tunisiens ont aujourd’hui en Hichem Mechichi. Depuis qu’il siège au palais de la Kasbah, ce dernier a réussi une seule prouesse, en vérité peu glorieuse, celle d’être devenu le chef de gouvernement le plus honni que les Tunisiens ont connu depuis l’indépendance du pays en 1956. Et, qui plus est, en très peu de temps : un peu plus d’un mois.
Difficile de faire pire de la part de cet homme issu de l’administration publique, originaire du pays profond et sans passé politique (traduire : ne traînant pas de casseroles), dont la nomination avait pourtant suscité beaucoup d’espoir parmi ses concitoyens.
Quel gâchis !
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