Un réseau international de trafic d’organes qui permet, notamment à des citoyens tunisiens, de vendre leurs organes en Turquie, a été récemment découvert par le tribunal de première instance de Zaghouan.
Intervenu ce mercredi, 28 octobre 2020, sur Mosaïque FM, le procureur général dudit tribunal, Sami Ben Houidi, a relaté les détails de cette affaire, qui a commencé lorsque les autorités ont intercepté un jeune de la région, revenu de Turquie avec la somme de 15.000 dollars, après y avoir passé une petite période.
L’enquête judiciaire a par la suite montré que le jeune homme était parti vendre son rein, après avoir pris contact, via internet, avec un réseau de trafic d’organes «connu en Tunisie».
Ce réseau a financé les frais de son transport vers Ankara, lui a réservé un hôtel, et lui a effectué les analyses nécessaires avant l’opération de l’ablation de son rein.
La transplantation a été faite auprès d’un individu de nationalité mauritanienne, et pour contourner la loi turque qui n’autorise le don d’organes qu’aux proches, le jeune Tunisien a dû signer un contrat de mariage blanc avec la fille du bénéficiaire, raconte encore M. Ben Houidi.
Le procureur a, par ailleurs, indiqué que la brigade d’enquêtes et d’investigation à Zaghouan avait ouvert une enquête et lancé une procédure pénale au niveau international en vertu de la coopération judiciaire entre la Tunisie et la Turquie, et a fait savoir qu’une délégation judiciaire partira bientôt en Turquie à cet effet, rappelant que la loi tunisienne interdit la traite des êtres humains et par conséquent le trafic d’organes.
Quant au jeune homme qui a vendu son rein, il a été entendu par le tribunal en tant que victime et le montant d’argent qu’il a récolté ne lui a pas été saisi, affirme encore Sami Ben Houidi.
C. B. Y.
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