Fadhel Abdelkefi, ancien ministre du Développement, de l’Investissement de la Coopération internationale, fait son come-back politique et, cette fois, non plus comme une compétence indépendante, mais comme membre du parti Afek Tounes, dont il brigue la présidence.
Par Imed Bahri
M. Abdelkefi, qui a multiplié ces derniers jours les apparitions médiatiques, est intervenu aujourd’hui, vendredi 6 novembre 2020, dans l’émission ‘‘Midi Show’’ sur Mosaïque FM, pour déplorer le spectacle désolant et indigne que donne aujourd’hui la classe politique tunisienne, marqué par la violence verbale et la gabegie.
L’ancien ministre, qui ne fait pas mystère de ses ambitions politiques, a déploré aussi la persistance de la bipolarité politique caractérisant la scène tunisienne, par allusion à l’éternel conflit opposant les islamistes et les modernistes, et la faiblesse des partis dits centristes. C’est pour combler ce vide au centre de l’échiquier qui l’a poussé, a-t-il expliqué, à s’intéresser davantage à la vie publique et s’y engager davantage, et cette fois à travers un parti.
Premier objectif : se faire élire président d’Akek Tounes
Pourquoi a-t-il choisi d’intégrer Afek Tounes, un parti inaudible et dont la représentation parlementaire se limite à deux députés, et pas Qalb Tounes, parti dont il est proche et qui fait partie aujourd’hui de la ceinture politique du gouvernement Hichem Mechichi ?
En réponse à cette question, M. Abdelkefi a affirmé que les alliances actuelles de Qalb Tounes – non pas avec Ennahdha, car il n’a pas de problème avec ce parti, mais avec Al-Karama, précisera-t-il – ne lui conviennent pas. «Afek Tounes est un parti créé il y a dix ans et qui est très impliqué dans la vie politique en Tunisie depuis cette date. C’est un parti structuré, qui a un programme politique et économique clair et bien élaboré et qui a pris part à tous les rendez-vous politiques et électoraux au cours des 10 dernières années», justifiera-t-il. Et, cerise sur le gâteau : son fondateur et ancien président Yassine Brahim ayant démissionné au lendemain de la cuisante défaite essuyée aux élections de 2019, le poste de président est aujourd’hui vacant et il pourrait y postuler. Sans écarter cette perspective, dont on peut imaginer qu’elle constitue son objectif principal dans l’immédiat, M. Abdelkefi a tenu à assurer qu’il n’est pas pressé et qu’il entend travailler sur les moyen et long termes, laissant ainsi entendre qu’il se donne pour principale échéance les élections législatives de 2024.
Deuxième objectif : prendre la tête du gouvernement
On peut cependant estimer que ce spécialiste du marché financier, ancien président de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis, se positionne pour se mettre en réserve de la république au cas où le poste de chef de gouvernement serait vacant, poste qu’il brigue depuis qu’il a démissionné du gouvernement, il y a deux ans, suite à une vague affaire d’infraction douanière intentée contre lui lorsqu’il était président directeur général de Tunisie Valeurs. Sa candidature à ce poste ayant été proposée à trois reprises et rejetée, à chaque fois, par le président de la république Kaïs Saïed, qui lui préféra, tour-à-tour Habib Jemli, Elyès Fakhfakh et Hichem Mechichi, cela a du lui rester en travers de la gorge. De là à imaginer que le Palais de la Kasbah constitue aujourd’hui l’une des priorités de cet enfant de la médina de Tunis, supporteur du Club africain, il y a un pas que l’on serait tenté de faire.
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