C’est anecdotique, mais en politique, l’anecdote peut être le marqueur important d’une notable évolution : l’accueil triomphal réservé à Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL) et de son bloc parlementaire, dans un restaurant huppé de la banlieue nord de Tunis, est un fait qui mérite d’être rapporté. Vidéo.
Par Imed Bahri
Ce weekend, Mme Moussi était venue avec des membres de sa famille pour déjeuner, au restaurant Le Rocher (publicité gratuite), à Gammarth, lorsqu’elle a été accueillie par les applaudissements nourris des clients, qui lui lançaient «Abir présidente!». Plusieurs convives ont tenu à se prendre un selfie avec elle et la dirigeante politique la plus populaire après le président Kaïs Saïed s’est soumise au rituel avec le sourire, beaucoup de disponibilité et le professionnalisme d’une rock-star.
La présidente du PDL goûtait visiblement à cette gloire naissante qu’elle a trimé pour arracher, non sans mérite, dans une scène politique nationale particulièrement hostile et violente. Car, depuis 2011, rien ne lui fut épargné : ni les poursuites judiciaires, ni les insultes, ni l’humiliation, mais elle sut rendre coup pour coup et ne jamais plier ni renier ses convictions anti-islamistes profondes.
Sa forte personnalité, d’abord, sa persévérance ensuite et, surtout, sa fidélité à ses convictions nationalistes lui ont valu le respect de plus en plus de Tunisiennes et de Tunisiens, qui voient désormais en cette quadragénaire, courageuse et battante, la timonière dont la barque Tunisie, qui tangue dangereusement dans les flots, a désormais besoin.
Les élections de 2024 sont certes encore loin et, d’ici là, beaucoup d’eau pourra couler sous les ponts, mais pour beaucoup d’électeurs le choix semble déjà fait et le rendez-vous pris.
En effet, la scène de ce week-end à Gammarth conforte les nombreux sondages d’opinion qui donnent le PDL à la première place en cas d’élections législatives et Mme Moussi seconde après le président Saïed en cas d’élection présidentielle.
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