La députée du parti Attayar, Samia Abbou, est revenue, ce matin du mardi 24 novembre 2020, sur la polémique des accusations dangereuses échangées publiquement entre deux juges tunisiens de haut rang, à savoir Taïeb Rached, président de la Cour de cassation, et Béchir Akremi, ancien procureur général de la république près du tribunal de première instance de Tunis.
Pour rappel, Akremi accuse Rached de corruption financière, et plus précisément de posséder des biens non déclarés à leur juste valeur, et ce dernier accuse, à son tour, son collègue et rival non seulement de corruption, mais aussi d’avoir dissimulé des informations liées aux affaires d’assassinats politiques dont les victimes étaient Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Selon l’avocate, présente à la matinale de Shems FM, cette affaire révèle «la faiblesse» du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) qui aurait pu empêcher cette guerre médiatique entre les deux hommes, en agissant à temps et en ouvrant les dossiers des deux hommes.
Abbou estime, par ailleurs, que cette affaire, à l’instar de la plupart des problèmes liés à la justice tunisienne, est politique.
Réagissant à la déclaration de Taïeb Rached, hier, sur Attesia TV, selon laquelle «l’Assemblée des représentants du peuple a violé la magistrature», lors de la plénière du 12 novembre dernier, consacrée au CSM, la député a assuré que c’est plutôt «la magistrature qui a violé l’État et la révolution», estimant que la justice tunisienne n’est plus capable aujourd’hui de punir les corrompus.
Samia Abbou a, par ailleurs, déclaré que l’apparition médiatique de M. Rached a pour objectif de le blanchir et de blanchir la corruption.
C. B. Y.
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